21.12.20

Attention tout va bien

 

Je suis contente de revenir aujourd’hui sur le blog avec un sujet aussi important que la santé mentale.

Et je vais commencer par une définition. Ou une non-définition.

La santé mentale n’est pas l’absence de maladie mentale,  mais l’état de bien être, malgré les troubles/difficultés.

J’ai appris ça le week-end "avant-dernier" lors d’un Yvette Talks, modéré par Erika Wilson avec la participation des Drs Njiengwe et Eta. On était une dizaine dans cette salle de l’hôtel Onomo à Bonanjo et j’ai parfois du mal à partager l’avis général. L’avis général est celui selon lequel c’est une honte qu’une discussion autour de la santé mentale de l’homme et de la femme, avec des spécialistes de cette qualité n’ait pas fait salle comble. Et d’un autre côté, vu la richesse du partage et des échanges, je me dis que ça aurait été compliqué pour tous ceux qui voulaient s’exprimer de s’exprimer.

Alors même si je souhaite à Yvette Talks d’énormes succès dans le futur, même si je souhaite au plus grand nombre de camerounais d’être touché par ce sujet de santé mentale et de participer à ce type de discussions, je vais garder jalousement le souvenir de ce moment, et partager quelques bribes avec vous.

Amis Camerounais, vous avez déjà entendu dire que telle personne âgée était perdue, qu’on ne devait pas la laisser seule à la maison et autres… Vous avez aussi sûrement entendu parler du phénomène d’avion de nuit et de cette dame âgée retrouvée au petit matin loin, très loin de chez elle. C’est banal, c’est dans la rubrique « faits divers ». Et pourtant on ne pense pas à faire le lien. On ne pense pas à se dire que cette femme âgée retrouvée habillée ou pas ailleurs que dans son domicile souffrait de la maladie d’Alzheimer et s’était perdue… C’est forcément une sorcière.

En famille ou en couple, on dit que la femme parle beaucoup, et que les hommes, si calmes, s’en foutent. Pourtant, l’homme est capable de faire le vide, et de ne penser absolument à rien. Ce n’est pas faute de rencontrer des turbulences, il les gère simplement différemment. Et quand on réalise que les hommes ne sont pas « volontairement » « muets » mais qu’il s’agit d’un mode de fonctionnement simplement différent du nôtre, ça aide dans la compréhension de l'autre.

Allez une dernière pour la route ?

On lit souvent qu’un enfant a besoin d’un père et d’une mère. Et pourtant pour reprendre Dr Eta, « l’enfant qui grandit avec un père et une mère qui coule le parfait amour, c’est un cliché. » Le mieux pour l’enfant n’est pas un nombre précis de parents dans le foyer, un genre en particulier. Quelque soit la forme du foyer ou de la famille, il faut faire gaffe de ne pas intégrer nos enfants à nos maladies mentales. Voilà qui est le plus important.

Si vous êtes arrivés jusque-là, c’est top. Mais je ne pourrais pas finir sans revenir sur le titre. Ne pensez pas que ces sujets ne vous concernent pas, que tout allait bien dans votre enfance, que tout va bien aujourd’hui, et que vous n’avez besoin ni de vous cultiver, ni de consulter un spécialiste. Si tout va bien , inquiétez-vous peut-être. Parce que la santé mentale n’est pas l’absence de maladie mentale, mais l’état de bien-être.

Hopefully yours,

Deb

 PS : Merci et BRAVO à Erika. Avec tout mon respect et tout mon amour :)