5.4.17

Celles qui étaient cachées

J'ai regardé Hidden Figures et ce film m'a fait réfléchir.


Je me suis rappelée qu'à une époque de ma vie je voulais devenir médecin. Je me suis rappelée qu'à une époque de ma vie j'adorais les maths.
Je me suis rappelée qu'à une époque de ma vie je voulais être intelligente, non, un génie.

4.4.17

Ils vont tuer la musique urbaine camerounaise

Vous êtes camerounais ? Bienvenue à bord ! Team 237 represent everywhere we go !

Grace Decca, Richard Bona, André Marie Talla et de nombreux autres sont nos fiertés intemporelles. Mais on a grandi (nous génération 90) avec le bikutsi de Govinal, et le Makossa de Sergeo Polo ! Les plus bassa d'entre nous récitaient Bantu Po Si mais quoiqu'il en soit, Koppo nous a tous mis d'accord ! Puis rien ! On ne sait pas trop où sont passés nos chanteurs urbains.

Mais ça c'était avant. On est arrivé à une étape de cette belle musique urbaine où n'importe quel DJ pouvait animer toute une soirée avec les sons de chez nous ! Francophones, anglophones, dualaphone, neobendskineurs, les gos, les gars, ils sont tous venus sortir le son, ont remis des expressions au goût du jour, et produits de très beaux visuels. On n'avait plus à rougir de nos clips, on n'avait plus rien à envier à nos voisins naija, nous aussi on faisait le bon taf !

Et pourtant, aujourd'hui en 2017, force est de constater que les gars ont pris le pistolet et se sont tirés des balles dans le pied, seuls, comme des grandes personnes.

Les gars pensent qu'ils sont déjà arrivés ! Comme on récite les chansons des gars à Babi et à Loubev ils sont sûrs que non, la musique là c'est pour eux. On a tellement dit qu'on les aimait et qu'on les inviterait à nos mariages qu'ils ont vraiment cru qu'ils avaient fait mieux que se pa pou dat. Comme les gars prennent l'avion, décrochent les trophées sur le plan continental, et se font payer de gros cachets, ils ont oublié la vieille marmite ! Oui, vous savez, la vieille marmite dans laquelle on faisait les bons sons.

Les gars ont oublié qu'ils ne sont pas là où ils sont parce qu'ils sont plus forts que quelqu'un d'autre, ils sont là où ils sont parce qu'ils nous avaient servi des choses inédites, de qualité, qui nous donnaient envie de marquer "#Team237" partout.

Achombo House. Kumba Market. Kemayo. Je suis bolè. Kossa Moi ça. Ca$h. Hein Père. Trowey. Ça sort comme ça sort. Comme Moundi. Whatsapp. KDT. Ndutu. Coller La petite. Chakara. Kaki Mbere. Ancien Combattant. E go beta. Babaah. Wule Bang bang. Mboa Girl. Chop No Dey. Sponsor. Bennam. Pyromanes. This Life. Jackpot. Rastafari. Fap Kolo.

Voilà les titres auxquels je pense, one shot ! Je pourrais remplir l'article de titres, et vous aussi, mais vous avez compris, les gars nous ont fait de belles choses ! Et les marques avaient même compris leur importance, à l'époque déjà Krotal (il me semble que c'est lui) et MTN déjà avaient collaboré.

Il y a quelques années ce même MTN remettait le couvert avec un festival qui faisait la part belle à cette musique urbaine. Depuis, l'annuel Douala Hip-Hop Festival essaie de faire le travail. Je dis "essaie" parce que finalement ce n'est pas à eux de le faire ! Et comme tout bon camerounais qui se respecte, je ne peux pas ne pas taper sur les fonctionnaires ! Que fait le ministère de la culture pour soutenir cette nouvelle scène ? Que font les grands groupes pour accompagner voir créer des choses ? Mais surtout que font les artistes ?

Arrêtez d'acheter les vues, on vous voit !
Arrêtez de chanter la même chose, on en a marre !
Arrêtez de manquer de respect à vos fans !
Arrêtez de ne pas faire d'albums !
Arrêtez de vous entourer des mauvaises personnes !
Arrêtez de ne pas être consistants !
Arrêtez de tout tester !
Arrêtez de vous éloigner de ce pourquoi on vous a tant aimé

Nous on est là, on veut vous soutenir, on peut vous soutenir, mais on dirait que le vent qui soufflait dans votre sens faiblit dangereusement.

Aujourd'hui, le seul et unique label qui fait les choses, de A à Z, vous le connaissez, je ne vais même pas le nommer ! Ils ont DES artistes, DES projets (peut-être même trop), DES visuels, bref hein, tous les jours je bow down.

Et pourtant j'ai mal en écrivant ces mots. Il y a trop d'artistes 237 que j'aime. En fait je les aime tous, et j'ai beaucoup de respect pour tout ce qu'ils ont fait jusqu'à aujourd'hui. Mais on ne peut pas (s')investir dans une industrie qui ne s'aide pas elle-même.

Parce que si on devait arrêter les compteurs aujourd'hui, vous pouvez être sûrs que dans 20 ans, nous génération 90, nous chanterions toujours "associé" et "you must calculer", mais pas forcément vos titres.

Let's do better !
Avant que...
Bref. C'était moi.

HD

3.4.17

Sheru, the Lion


Chers lecteurs,

Ce soir j'ai vu le film 'Lion' au cinéma et j'avais complètement oublié que c'était le titre du film, jusqu'à la fin de celui-ci. Et pourtant ce mot, lion, apparaît alors comme une évidence. Le fait de savoir que c'est une histoire vraie donne une tournure particulière à la fin du film et je m'arrêterai là pour ne pas spoiler.



Je n'assume pas l'état dans lequel j'étais en sortant du cinéma, heureusement j'ai rencontré K, autre adepte du cinéma en solo. Mais me voici prête à replonger dans ce que ce film a provoqué en moi. Je me suis demandée en sortant de là si j'étais orpheline de père et de mère, si je n'avais aucun frère, aucune sœur. Le mot famille avait un tout nouveau sens.

Qui sont les membres de notre famille ? Ceux qui ont le même sang que nous ou ceux qui nous connaissent mieux que nous ? 

Peut-on décemment être heureux en sachant que quelque part, quelqu'un dont on partage le sang est malheureux ? 

A-t-on le droit de devenir orgueilleux lorsqu'on parle de nos proches alors que finalement mère nature a juste été assez bonne pour nous les prêter ? 

Est-on la meilleure personne qu'on peut être compte tenu des cartes qu'on a en main ?

Ça fait beaucoup de questions. Et malheureusement je n'ai aucune réponse. Juste le souvenir des larmes chaudes. Juste l'impression de vouloir disparaître. Parce que cette vie si belle qu'est la mienne, j'en viens à me demander si je la mérite.

Lion.

La belle histoire de Saroo, le petit-frère de Guddu, vous devez l'entendre.


Hopefully yours,

D.

2.4.17

Mon frère est toujours autiste.

Avril rime avec poisson d'avril pour certains, avec autisme pour d'autres.

Non malheureusement si vous êtes nouveaux ici je ne vous rappellerai pas ce qu'est l'autisme. Mais vous pouvez toujours lire mon humble explication ici. Les autres, continuons.

Vous savez l'amour que je porte à mes proches. Vous savez aussi (je le racontais ici) que j'ai le prénom et le nom de ma grand-mère, et mon frère le prénom et le nom de notre grand-père, ce qui fait de mon frère mon mari. Il s'agit d'un heureux foyer monogame (n'écoutez pas ce que mes deux autres cousines du même prénom que moi diront).

Et pourtant je ne sais pas ce que mon frère a mangé depuis Août. Je ne sais pas s'il est tombé malade ces derniers mois. Je ne sais rien du quotidien de mon frère. Comment dormir sur mes deux oreilles alors ? Eh bien, il a la mère qu'il a alors le risque est minime. Oui. Tant qu'elle sera en vie, tout ira bien pour lui. Et pourtant si deux choses sont sûres, c'est que mon frère sera toujours autiste et que ma mère... Disons que ma mère n'est pas (encore ?) omnipotente.

Alors il faudra bien que je reprenne ma place d'épouse qui a trop souvent laissé sa belle-mère tout faire. Serais-je à la hauteur ? Non. C'est une évidence. Je suis moi-même trop incomplète. Mais est-ce qu'il aura toujours ce qu'il faut ? Tant que je vivrai et que je serai apte à travailler, oui.

Parce qu'on n'a jamais choisi l'autisme. D'autres l'auraient même avorté. C'est l'autisme qui nous a choisis et on fait avec. 

Mon vœu le plus cher est que mon grand frère développe une certaine autonomie. Malheureusement, as it takes two to tango, it takes a lot to implement things, to review them, keep an permanent eye on them, etc. And personally I didn't make the choice in my life to be my brother's "ton pied mon pied".



2017. Here's where I am. Already dreaming about this new home and this second bedroom with "M&L" on the door. A second bedroom for big bro and lil sis so that they always know that wherever we are, there's always a place for them in my house.

Future. Futur. Incertitudes.
                          Certitudes. Présent.
                                             L'aimer follement de loin.
                                                           Préparer le pire.
Rêver d'une vie épanouie pour mon frère.
               La vie... Celle qu'on nous a imposée.
                              Et.
                                  Ce qu'on en a fait.


Debora.
Toujours la petite sœur de Luco.

1.4.17

L'histoire du boudin noir aux pommes

C'est un peu un attrape-clic que d'appeler cet article l'histoire du boudin noir aux pommes puisque je ne me rappelle même pas de l'histoire.



J'ai beau cherché, je n'arrive pas à me rappeler où précisément et quand est-ce que j'ai mangé ce plat pour la première fois. La seule chose que je sais c'est que j'ai adoré et quand c'était proposé au RU à Nantes je fonçais dessus, même si je les trouvais un peu avares en pommes.

Il y a quelques jours, j'ai voulu tout reprendre en main. Alors il y a encore une lessive que je dois faire tourner (faute de monnaie) et des marmites qui me regardent, mais je me suis reprise en main. Je me force à nettoyer directement après avoir mangé. Je prépare toutes mes affaires avant de me coucher. Je plie et range directement tous les vêtements. Parce que je suis quelqu'un qui reporte à plus tard les tâches ménagères. Ce manque d'organisation qui ne touche heureusement que mes 16m² me fait perdre beaucoup de temps (évidemment), et me fait me retrouver le week-end en me demandant ce que je vais manger, parce que j'ai vécu au jour le jour.


En rangeant donc, j'ai décidé que mes livres de cuisine allaient m'aider à choisir mes plats du week-end, à faire les courses avant le week-end et à cuisiner ce qui me faisait plaisir. C'est ainsi qu'en feuilletant, je suis tombée sur cette recette de boudin noir que de vous à moi je n'ai pas regardé tellement c'est simple.



- Il faut découper ses pommes et les faire revenir à la poêle avec du beurre salé.
- Il faut faire cuire à feu moyen ses boudins sur une poêle , et voilà tout est fait !



Mes conseils ?
* Rajouter des gouttes de citron sur les pommes pour qu'elles gardent leur belle couleur.
* Prendre le temps de faire cuire ses boudins et les piquer avant parce que si on est pressée comme moi , ça cuit trop vite, et ça "déborde". Pour les jolies photo, on repasse alors.

Ce qu'il y avait de beau et de bon dans ce plat, c'est qu'il m'a rappelé mes magnifiques années nantaises. Et il m'a permis de me rappeler à quel point la pomme cuite (surtout accompagnée de beurre salé) était délicieuse. Il en faut peu pour mettre de l'ordre dans sa vie, économiser quelques pièces ou retourner dans le passé. Mais surtout, il en faut peu pour être heureuse.

Sur ce, je vous dis bon appétit !

Hopefully yours,

Deb