25.6.16

I can't believe ou 22 ans et heureuse

I can't believe all what he has done in my life.

Je suis actuellement entrain de pleurer. Des larmes de joie. Parce que je m'asseois, et je remercie Dieu pour toutes les secondes de ma vie.

Enfant et insouciante

J'ai eu une des plus belles enfances dont on puisse rêver. Je n'ai malheureusement pas connu celle dont tout le monde parle et dont je porte le prénom. Je n'ai heureusement pas connu le mariage de mes parents, du moins je n'en ai aucun souvenir. Et pourtant je sais que je suis née et ai grandi quelques 3-4 années à Bonapriso, le quartier de Douala qui me rend le plus nostalgique.

Je sais que vivre dans cet appartement à Bonanjo rimait avec jouer à Asterix & Obelix ou Rayman (en allemand ?!) sur Windows 95/98 avec ma grande-soeur. Ça rime avec les pizza avec œuf ou ananas de celui qui allait être le père de ma soeur. Ça rime avec le lit à étage que mon grand-frère autiste (on ne connaissait pas encore le mot) et moi nous partagions. Ça rime avec ce matin où maman a fini avec ma soeur, cette dernière l'ayant poussée à dormir dehors (clé laissée sur la serrure). Franchement, quelle idée de faire ça à une femme enceinte Anna ??? Ça rime avec avoir un chien, et apprécier la vie sur le toit de l'immeuble Bull. Et puis Bonanjo, c'est bien évidement l'arrivée de notre ange à tous, ma petite soeur.

Et puis il y a eu Bonamoussadi et le quartier Denver que je peux appeler HOME. This is home. J'écrirai peut-être un livre intitulé Denver un jour, qui sait ? J'aurai des ventes aux States à cause du nom lol. Et je demanderai à Elyon's de faire la couverture vous voyez comment ? Enfin...  J'ai eu une belle enfance jusque là. Ma petite soeur a grandi, j'ai eu un petit frère (plus grand que ma petite soeur, c'est long), mon chien a grandi, ma maison a grandi, tout le monde a grandi lol. Je suis allée à la Roche, j'ai eu des instituteurs magnifiques qui m'ont permis d'être la collégienne que je devais être après. 

Et pourtant, je ne sais pas exactement quand ça s'est passé, mais j'ai commence à réfléchir, beaucoup. Et si Makondo, même si son nom voulait dire plantain en bassa, devenait mon gars ? Et si j'allais plutôt avec le fils de Papillon (chanteur) ? C'était aussi bien non ? Et si Jessica et Ingrid restaient/devenaient mes meilleures amies pour la vie ?

La réflexion a repris de plus belle au collège. A quoi pensait Kedi quand elle écrivait tous ces poèmes ? Est-ce que Kedi avait aimé Libermann comme moi j'aimais Libermann ? Est-ce que, comme le sous-entendait mes professeurs, j'étais vouée à demeurer moins intelligente que ma soeur ? (la réponse est malheureusement oui) Est-ce que ma mère allait se remarier ? Est-ce que mon père allait se remarier ? Est-ce que mes parents avaient été obligés de divorcer ? Pourquoi mon frère était autiste ? Pourquoi la grande était loin ? Pourquoi la petite était triste ? Pourquoi le petit mentait et volait ? Pourquoi je me sentais mal ? Pourquoi m'étais-je laissée draguer par la mélancolie ?

Des questions je m'en suis posée un milliard. Des réponses ? J'en ai eu quelques unes.

14 ans et blasée

Comme peuvent le laisser deviner les questions précédentes, à 14 ans j'étais blasée. Les filles commençaient à faire les choses bizarres avec les gars. Et déjà je ne me sentais pas à ma place. Déjà je sentais que l'argent de ma mère et de mon père, n'allait pas que me servir. Déjà je sentais que je donnais beaucoup plus que je ne recevais. Déjà je sentais que mes amies étaient toutes beaucoup plus futées, belles et intéressantes que moi. Ça ne m'empêchait pas de les aimer énormément. Ça me faisait juste m'aimer un peu moins. Le fait d'avoir des amies demandant à ma soeur de me ramener des habits fashion n'aidait pas énormément. J'avais beau être inscrite dans le lycée le plus cher de la ville (du pays ?), j'avais beau être devenue pas trop bête, j'avais beau m'entendre avec tout le monde, je n'étais toujours pas assez, assez, assez je ne sais même pas quoi.

16 ans et rebelle

Alors oui, ce que ma soeur aimait répéter à partir d'un moment, et qui m'irritait encore plus c'est "la puberté te dérange". Parce que ma soeur autre fois loin de moi, ne pouvait pas être plus proche. Parce qu'au fond j'étais là, mais en apparence, je devais aussi ouvir la bouche, et ne plus aller là où on voulait que j'aille. Parce que ce n'est pas grave de passer son bac avec un vulgaire 10 de moyenne. Parce que ce n'est pas grave de se prendre la tête avec ses parents d'accueil. Parce que ce n'est pas grave d'harceler quelqu'un (manie jamais perdue ô lord). Parce qu'être têtue et se prendre le mur (ou pas), c'est tout aussi bien. Parce que la France ce n'est pas le Cameroun, parce que la France c'est ailleurs, et parce que les mots "famille" et "amis" ont tout de suite pris un sens particulièrement nouveau.

18 ans et grande madame

Parce que le bonheur, même à des milliers de kilomètres de chez soi, ça existait. Parce qu'oui on pouvait rêver, et dessiner sa robe de mariée. Parce que le miel dans les oreilles commençait à faire effet, et parce qu'à 18 ans on avait le droit. Et pourtant qui dit miel dit sucre et qui dit sucre dit fourmis magnan (fourmis rouge, bref fourmis dangereusement dangereuses). Et parce qu'à ce moment là tu lèves les yeux et dit au Seigneur "merde, tu n'avais pas blagué avec le livre de la vie hein. Donc non seulement je me réoriente et en plus l'autre-ci ? A mon âge ? Wanda shall never end". Parce qu'on peut essayer de faire les choses bien, ça ne garantit pas que tout ira bien. Grande madame a déposé le tablier et les talons JustFab à l'approche de la vingtaine.

20 ans et rêveuse

Rêveuse donc, parce que l'école reprenait un vrai sens. Parce que l'école de commerce était à portée de main. Parce que le bout du tunnel était visible. Parce que j'aimais rentrer au Cameroun et faire cette comptabilité. Parce que j'aimais rentrer au Cameroun chaque année avec la conviction que ma place est là et nulle part ailleurs. Parce que j'avais la conviction que ma formation allait m'aider à devenir celle que je devais être, même si je ne savais pas exactement qui je voulais être. Parce que le bonheur pouvait être ailleurs qu'au Mans ou qu'à Tours (même si ces villes sont particulièrement charmantes, God!!!!).

22 ans et heureuse

Parce que j'ai mûri, et parce que comme avant, ils sont tous persuadés que je suis aveugle ou malvoyante. Sauf que j'ai appris à ne pas leur en tenir rigueur. Je vois exactement ce qu'ils voient, mais plus encore. Parce qu'en toute chose je cherche positif et amour. Parce que dans toutes les relations que je crée, sur lesquels je travaille, je verse tous les matins autant d'amour que je peux. Parce que je suis parfaitement imparfaite et tellement bénie que les gens m'acceptent exactement comme je suis et pas autrement. Alors pour ça, oui, chacun aura toujours le bénéfice du doute. Parce qu'aujourd'hui que certaines personnes ne sont plus dans ma vie, ou en périphérie, je me rends compte à quel point je les aimais, à quel point c'était bien de les avoir, et en quoi Dieu est bon de les avoir guidées jusqu'à moi.

Parce que je ne suis plus dans le lycée le plus cher du pays et que j'ai fait la fac. Parce que mon petit frère n'aura sûrement plus de casier judiciaire vierge mais qu'on a essayé. Parce que mon ange perd des plumes mais que j'ai la foi. Parce qu'on est très loin du fils de Papillon mais que si un gars n'aime pas la musique et le Cameroun comme je l'aime, ça ne peut pas aller. Parce que les combats de ma soeur et de ma mère ne sont pas les miens, et que je ne peux pas les porter. Parce que je suis devenue égoïste, et qu'il le fallait. Parce que je suis devenue intéressée, et il le fallait aussi.

Mais parce que la petite-fille d'infirmière et de pasteur qui sommeille en moi n'est jamais bien loin. Parce que les gens j'ai Université Paris-Dauphine sur mon CV. Parce que les gens j'ai Société Générale sur mon CV. Parce que je suis étudiante, gagne plus qu'il n'en faut, et que ma mère ne subvient plus à mes besoins. Parce que je vis enfin seule et que ça ne pouvait arriver que maintenant. Parce que le 92 is bae, que Nantes est mon chez moi d'ici, mais que Denver on my mind, EVERY DAY.

Parce que j'ai 22 ans et que je sais que la littérature et la musique seront à JAMAIS mes amours. Parce que je sais que Dieu ne m'abandonnera JAMAIS. Parce que je sais que je ne trouverai JAMAIS quelqu'un comme Kedi Siade Anne Christelle ou comme MMB.

Parce que le futur j'ai tout le blog pour en parler. Et parce que je vais aller utiliser ce micro-ondes*.


PS : Parce que je suis heureuse
PS 2 : Parce que peut-être que ma nièce (que la grande a donné) sera meilleure écrivain que moi, et que ça me déprime d'avance


*message subliminal

30.4.16

Ma fête idéale

Ma fête idéale c'est comme dans u n clip de Sean Paul à l'ancienne.

Ma fête idéale c'est un grand espace, avec assez peu de mobilier, des boissons (surtout de l'eau, vous comprendrez pourquoi) et de l'excellente sono.

Ma fête idéale n'a pas de buffet (c'est chiant), ni de serveurs (eux aussi doivent profiter), mais des plateaux ça et là où les gens piochent ce qu'ils veulent quand ils veulent et que je cours recharger entre deux chansons.

Ma fête idéale ce sont des personnes qui ne se prennent pas la tête et qui ont compris qu'ils sont là pour s'amuser mais plus que tout pour danser !

Ma fête idéale ne dit pas "tenue correcte exigée" et ne demande à personne d'être sur son 31. Ma fête idéale ne demande pas de venir en couple, ou de venir chercher l'âme soeur (quoiqu'on ne sait jamais je suppose).

Ma fête idéale demande de laisser les préjugés, les hontes, les peurs à la maison, et de sortir les vêtements qu'on aime le plus, et les chaussures dans lesquelles ont est le plus à l'aise pour danser des heures, des heures, et des heures sans s'arrêter.

Parce qu'à ma fête idéale, le DJ ne saura pas c'est quoi la signification du mot "STOP", encore moins "PAUSE".

Est-ce que vous êtes invités à ma fête idéale ? Bien sûr que oui, le temps que les choses passent de mon cerveau au réel, et je reviens vers vous.

Des bisous.

PS : Tout ceci demeurera imagination. On n'est pas dans un clip de Sean Paul...Ou pas.

18.4.16

83 kilos


83 kilos, et plus encore, ça me rappelle mes premières années sur le territoire français. J’avais grossi de partout, et je n’ai jamais pu effacer cette période de mon corps (l’ai-je seulement vraiment voulu ?).

Et puis après j’ai trouvé une certaine constance. Mon poids oscillait entre 70 et 75 kilos, selon mon humeur/régime alimentaire du moment. (j’ai dit « régime alimentaire », pas « régime »).

Et puis hier, j’ai couru 5 kilomètres. J’avais un dossard, de belles chaussures de course et une détermination de feu pour ma première vraie course. Pour prendre part à cette course il fallait fournir un certificat du médecin, médecin chez qui je me suis rendue samedi.

Et là, elle m’a annoncé que je pesais 83 kilos. Le choc. Le choc parce que je n’ai jamais fait autant de sport dans ma vie que durant ces quatre derniers mois. Je ne me suis jamais autant occupée de moi, autant motivée que durant ces derniers mois. Et pourtant ce chiffre était là, comme pour me narguer, comme pour me dire que je mentais, et pire que je me mentais à moi-même.

Oui j’ai été choquée. Pendant moins d’une minute. Parce que j’ai repensé aussi à tous les bons plats que j’ai mangé ces derniers mois. La gourmande que je suis est fière de ne pas avoir à se priver, mais encore plus fière, de toute la sueur que j’ai laissé sur le parquet de Neoness, sur la route au Jardin d’acclimatation, dans ce charmant chemin quelque part entre Nanterre et à la Défense.

Certains diraient que j’ai pris de la masse musculaire. Mais ce n’était pas le but lol. Je voulais juste avoir une allure encore plus jolie (et encore je devrais définir ce que j’entends par joli), et avoir un joli ventre. Maintenant, je sais que je veux juste être bien.

Ces 83 kilos, nue, devant mon miroir, je vous assure, je ne les vois pas. Mes joues et mes cuisses les cachent tellement bien en même temps. Je ne me sens pas à l’étroit dans mes vêtements, je ne me sens pas pointée du doigt, je ne me sens pas moins belle, et je ne me suis jamais autant aimée de toute façon.

Il importe cependant de tirer des leçons, leçons que j’avais commencées à tirer en me rendant compte qu’une chose était sure, que je n’avais pas maigri. Il y a quand même une certaine marge, entre sauter sur tout ce qu’on voit, et se priver. Je vais essayer de ne pas céder à tous les appels des desserts du restaurant d’entreprise. Par ailleurs, je sais que le crous à Dauphine est surement le plus pauvre qualitativement parlant que j’ai eu à tester dans ma vie estudiantine, mais je dois essayer de ne pas me rabattre que sur les pizza et les burgers (mais Dieu que ces burgers maison sont bons) !

L’autre leçon, est que je pourrais m’offrir le luxe de pratiquer des activités sportives qui me font plaisir, et rien que ça, quand j’aurai réussi à lisser/tonifier/etc ce qui a à l’être. Plus de cardio, et de rigueur donc.

83 kilos, ce n’est qu’un chiffre. Plus proche de 100 que de 60, mais ça demeure un chiffre. Pourquoi est-ce que nous les femmes on rechigne autant à donner notre poids ? Parce que ce n’est pas forcément très glamour, parce que ça ne regarde que nous, et parce que peut-être quelque part, on a honte de nous-mêmes ! On a tendance à accuser la société de tous nos maux, à se déclarer féministe et à se battre contre telle et telle cause, alors que des fois, notre pire ennemie, ce n’est que nous.

Je n’irai quand même pas jusqu’à conclure mon article en disant « 83 kilos et fière !!! » .
Je dirais juste « ok 83 kilos,voyons ce qu’on va faire de vous ».

HD

PS 1 : Mon IMC --> surpoids. Donc je suis « curvy » ?
PS 2 : La généraliste a quand même dit que sa balance était peut-être déréglée.
PS 3 : J’avais un pull, un pantalon et des chaussures quand elle a pris le poids non ? :’(

31.3.16

Parce qu’on n’a pas le choix


Les CDI, ça se rompt, tous les jours. Il y’en a beaucoup qui en ont marre, et qui lâchent l’affaire. Et pourtant pas un jour ne passe sans que des milliers de personnes, quelque part, prient pour en avoir un. Je fais partie de ces milliers de personnes. Je fais partie de ces gens qui prient pour la stabilité, pour la sécurité, pour des lendemains qui chantent, ou du moins ne pleurent pas.

Et pourtant, il y a pire engagement, pire (d’autre diront « meilleur ») contrat que le CDI. Quel est-il ? Le contrat de la mère. A priori, pour les plus naïves, c’est un contrat de 9 mois. Pourtant les vraies savent que c’est un contrat éternel. Tant que le soleil se lèvera en Orient, ce contrat perdurera. Et là encore, comme mon CDI, elles sont des milliers à prier pour avoir la joie de signer ce contrat là.

Quel bien le plus précieux ne vendrait-elle pas pour avoir le grand bonheur d’être (enfin) appelé « maman » ? D’autres, obtiennent ce CDI, un peu par hasard, mais n’en sont pas moins heureuses que celles qui sortent de périodes de prières intensives. Et puis, il y a les autres. Celles qui ne veulent PAS de contrat. Et enfin il y a cette dernière catégorie : les moi, aka celles qui ne pensent pas vouloir de ce contrat.

Quand on signe ce contrat, tous les sens sont en éveil. Quand on signe ce contrat, on devient tout à coup très mature et réfléchie, et en même temps, on ne pouvait pas être plus bête que ses pieds. Quand on signe ce contrat, on ne mesure pas bien (comment pourrait-on ?) ce qui nous attend, et pourtant on a la ô très grande prétention de penser que ça va aller, qu’on va gérer. D’ailleurs quand on est en couple, qu’on a quelqu’un sur qui s’appuyer, on s’imagine ce contrat comme le plus paisible qui soit.

Avant de continuer : qu’est-ce que j’en sais de ce contrat ? Rien. D’ailleurs comme je vous l’ai dit plus haut, je ne suis pas sure de vouloir en savoir grand-chose. Donc n’allez pas dire « Hopeful Deb a dit que.. . Ca n’engage que ? Moi ! Voilà ! ».

Je m’aime. Je m’adore même. Et j’espère que les gens ressentent pareil de leur propre personne. Et quand on devient maman, tout ce qu’on a pu rêver pour nous même, on le rêve maintenant pour autrui. On se voit à travers autrui, et on ne rêve plus forcément qu’un beau garçon ramasse toutes les étoiles du ciel pour nous : on rêve qu’aucun garçon ne touche notre fille, et que son père cueille toutes ses étoiles là, pour que cette fille ne manque jamais, jamais, jamais de rien.

Quand on signe ce contrat, on pense à notre mort, et au fait que même après notre mort, cet enfant ne manque de rien. Quand on est mère on pense à tout, et c’est là l’erreur. On croit penser à tout. On croit tout savoir. On croit tout deviner. On croit tout faire pour le mieux. Ce que la plupart des mères ne savent pas toujours, c’est que par moment, il leur arrive d’échouer lamentablement. Mais la beauté de ce contrat, c’est que cet échec n’est jamais voulu, ou prémédité. C’est pour ça que je disais plus haut qu’être mère c’est devenir aussi plus bête que ses pieds parce qu’on pose des actes, on dit des mots, qu’on ne devrait pas. Mais ça on ne le sait pas, et on ne le saura peut-être jamais.

Parce que quand on est mère, on n’a pas le droit à l’erreur, et on fait toujours au mieux. Quand on est mère on utilise toute son énergie,, même celle que l’on n’a plus pour le bien-être et le bonheur de sa famille. Et des fois quand on est mère, on se vide tellement, qu’on ne peut logiquement plus marcher droit. Mais je peux me permettre d’être là, de vous écrire, de vous raconter des choses plus ou moins vraies. Je peux me permettre tout ça parce que j’ai le choix.

Une mère, elle, n’a plus le choix. Elle a arrêté d’avoir le choix quand elle a assimilé qu’elle allait être mère. Vous avez une mère tyrannique ? Collante ? Insensible ? Sentimentale ? Quelque soit le cas, elles n’ont pas eu le choix. La maman insensible n’a pas eu le choix. Elle a dû sacrifier sa sensibilité pour que votre sale derrière trouve toujours du savon pour redevenir propre. La maman collante n’a pas eu le choix de l’être. Comment aurait-elle pu si bien vous guider et vous écouter autrement ? La maman éloignée n’a pas non plus eu le choix de l’être : c’était ça, ou bien vous sombriez, à deux…

C’est pour ça qu’on ne devrait jamais, jamais avoir à juger une mère, et à plus forte raison SA mère. Parce que ces dames, ces grandes dames, dans toutes leurs imperfections, dans toutes leurs erreurs, dans toutes leurs faiblesses, n’ont jamais eu le choix. Elles ont été et sont ce qu’elles ont pu être, ce qu’elles peuvent être, parce qu’elles n’ont jamais eu, à cause de vous, petits chanceux, le choix d’être autre chose.

Est-ce que ceci est un hommage à ma mère ? Sans aucun doute !

Est-ce que ceci est un hommage aux mères que sont mes amies, cousines et tantes ? Oui, clairement.

Est-ce que c’est un hommage à la mère que ma sœur s’apprête à devenir ? Hell to the YES .

Est-ce que c’est un aveu de faiblesse de la mère que je ne ressens pas le désir de devenir ?Malheureusement, au moment où j’écris ces lignes : OUI !

J’ai fait un joli rêve un jour (que j’avais d’ailleurs transformé en hopestory), et des jumeaux, une petite Anna (comme ma sœur), et son frère Chris, s’apprêtait à entrer dans ma vie. Je sais qu’à la fin de ce doux réveil, je m’étais promis de faire venir Chris et Anna, pour de vrai, et que je serais bien avec eux, et eux avec moi. Mais aujourd’hui, Chris et Anna sont bien loin, et parce que je ne me sens pas de signer ce contrat, Chris et Anna ne seront sûrement jamais rien de plus qu’un lointain rêve et qu’un vieil article sur le blog.

J’aurais pu appeler ce billet « ma crise de la vingtaine », parce qu’oui, hier j’ai tapé sur la barre de recherche google « Ligature de trompes ». J’ai aussi cherché « se faire enlever les ovaires ». Mais le titre sera « Parce qu’on n’a pas le choix », en l’hommage de toutes les mamans du monde.

PS : Je ne sais pas quand est-ce que j’ai commencé à écrire des choses aussi personnelles sur le blog. Je suppose que c’est mon coup de gueule à tous ceux qui pensent qu’Internet ce n’est pas la vraie vie, qu’on ne doit pas s’afficher sur Internet, etc. Je ne fais/dis rien de mal. Je ne suis pas une personne exemplaire mais si mes écrits peuvent toujours servir alors pourquoi pas ? A défaut d’être une Charles Maupassant, je m’offre le luxe d’être une Hopeful Deb.


PS 2 : Réactions vivement attendues !  

29.3.16

Danser sous la pluie


"La vie, ce n'est pas d'attendre que l'orage passe, c'est d'apprendre à danser sous la pluie." Sénèque

Rien ne pouvait mieux décrire ces six derniers mois.

(Vous ne pourrez pas dire que je ne parle que de moi ?! Je poste aussi sur des choses qui ne me concernent pas).

Danser sous la pluie… Je trouve ça très très joli comme formulation. Et j’aimerais pouvoir partager ça avec le plus de personnes possibles. Je le dis assez souvent sur le blog, qu’il faut avancer. Mais c’est une évidence. Que ce soit sous les brèves giboulées de Mars ou sous une pluie diluvienne comme seule Douala en a le secret (on est toujours au figuré hein les gens), on peut attendre, donc ne rien faire, donc ne pas être productif, bref avoir une existence qui sert à peu près… A rien ! Ou essayer de se dire que bon : « au moins je respire, voyons voir ce qu’on peut faire de ces jambes ou de ce cerveau ».

Il y a quelques années j’ai connu des passages à vide, mais d’une sècheresse ! Quand les jours défilent, que le soleil se lève et se couche, et que nous on est là, au même endroit (sous une couette) et qu’on n’a pas bougé le moindre petit doigt, on attend en effet que l’orage passe. On peut aussi réussir à lever les jambes, pour aller en cours par exemple, mais en y étant que l’ombre de nous-même, comme si on était un peu en dehors de sa propre vie… Cette attitude, c’est ça attendre que l’orage passe !

Vous me direz, c’est un mouvement assez instinctif finalement. Quand il pleut, on sort le parapluie, et quand on en a pas, on attend que ça passe. Cet hiver par exemple, je me suis très souvent retrouvée nez à nez avec mon linge sale, lui expliquant qu’il faisait froid, et que non je ne sortirais pas du foyer pour aller le rendre propre : qui laisserait la chaleur de la couette, et le goût des séries de toute façon ? Le problème avec mon raisonnement c’est qu’on était justement en hiver ! Je pouvais toujours reporter la tâche à plus tard, toujours est-il qu’il ferait toujours froid ! Au final donc, je trouvais toujours le moyen de sortir en manteau, pyjama et basket pour aller faire ma lessive à la laverie. D’ailleurs je pense que cette saloperie d’orage, plus on attend qu’il passe, mieux il s’installe ! Alors chers lecteurs, dansons !

S’aimer, plus que tout, c’est ça danser sous la pluie.
Continuer à les aimer tous, sans exception, c’est ça danser sous la pluie.
Se lever chaque matin avec un objectif en tête, c’est ça danser sous la pluie.
Prendre soin chaque jour de son horrible blessure, c’est ça danser sous la pluie.
Pardonner et se pardonner, c’est ça danser sous la pluie.

En ce qui me concerne, vous écrire tous les jours, dire merci à Dieu à chaque fois que j’y pense, prendre des nouvelles de ma mère (ma grande sœur toussera ici), refaire ce CV, dépenser ces centaines d’euros pour mon corps et mon visage, et oui, être amoureuse de vous (oui toi qui lis je te ndolo*), pour moi, c’est ça danser sous la pluie.

HD

#NP On Top Of The World – Imagine Dragons

*ndolo = amour en langue duala