6.2.17

Le droit de partir - #MyHopefulBrothers #1

J'écrivais cet article le 18 janvier, il y avait encore Internet en zone anglophone. Je n'en reviens pas d'écrire "il y avait internet". En 2017. Dans mon pays. Ce billet sera le premier de la série My Hopeful Brothers. Dédicace à ceux qui croient en des lendemains meilleurs, et qui vont les chercher.

Le plus drôle dans cette conversation ? Je me suis excusée de parler en français parce que je voulais être totalement comprise, et elle s'est excusée de parler en anglais, pour ne pas perdre trop de temps à chercher l'orthographe des mots. Comme quoi, ça n'a jamais été une question de langue.

Cet article était plus fort que moi, j'avais peut-être besoin que les uns et les autres se lisent, pour peut-être se comprendre. Je voulais que les gens entendent les idées, les coeurs et non les personnes. Parce que francophone ou anglophone, fermé ou ouvert d'esprit, ici toutes les idées ne peuvent pas se valoir.

Toutes les idées ne peuvent pas se valoir quand on se sent rabaissé. Toutes les idées ne peuvent pas se valoir quand on se sent négligé. Raison pour laquelle des corporations comme je lis partout sont descendues dans les rues, et pas n'importe lesquelles. Il s'agissait de ceux qui maîtrisent la loi, les avocats, et surtout, de ceux là qui nous apprennent tout, pour si peu de reconnaissance, les enseignants.

Je devais sentir dès lors que ça n'annonçait rien de bon. Car si eux, garants de la loi, de l'éducation, de la justice, des valeurs se fâchaient, Etoudi avait des raisons de trembler. Vous connaissez la suite logique ; police, débordements, vidéos des abus sur Internet, villes mortes et finalement, un mot qui effraie plus d'un, "référendum". Référendum demandé par des leaders en zone anglophone, pour se prononcer sur la sécession ou le fédéralisme (ou l'unité actuelle mais ça je crois que... Bref laissons mes croyances). Si pour d'autres ce dernier élément n'a rien à voir avec les demandes des corporations, pour moi ça apparaît comme une suite (trop) logique, venant de la part d'une population qui a peut-être été finalement "collée" à une autre sous le même drapeau.

Pourtant des choses telles que le système éducatif ou la rigueur/le professionnalisme dans la façon de fonctionner nous séparent. Pour ce qui est du système éducatif, c'est facile à prouver. Comparer le nombre d'élèves "francophones" en école "anglophone" et vice versa. D'ailleurs il me semble que la meilleure université publique du Cameroun soit UB. Comme si au Cameroun en terme d'enseignement si ce n'est pas privé religieux, ou publique anglophone, ça ne vaut pas la peine.

Par ailleurs, quand je travaillais sur le blog CamerFinest, j'ai eu à m'intéresser aux talents de la zone anglophone et si le talent ne peut pas être comparé, le  professionnalisme si. J'ai découvert des shows peu connus voir inconnus en zone francophone dont la qualité supplantait alors celles de nos séries télévisées hebdomadaires. J'avais eu l'impression que c'était un autre pays. Un peu comme quand j'ai réalisé que Bamenda était la ville la plus propre que je connaissais (histoire ici).

Tout ça pour dire que les faits sont là, les différences existent. Cela ne justifie pas les insultes ou le manque de respect, mais le reconnaître donne une base de discussion. Une partie du 237 fait ce qu'elle peut sans trop tomber dans le ridicule, l'autre est clairement au-dessus de la masse (God save the Queen) !

Mariage compliqué, mais pas impossible

On peut donc dire que ce mariage bat franchement de l'aile. D'ailleurs cette métaphore du mariage je la tiens de quelqu'un que j'aimerais citer

I dont think Cameroon existed before colonialism. At least not as "crayfish". I think we were all just tribes and we got put together and then separated and then put together again.

I believe we have a duty to make it work now and we cannot run away from the marriage of over 50 years without trying. What I dont believe is anyone who will undermine Southern Cameroons. Just because we are a minority or because history didn't teach many. We existed as a country and I take the plight for self determination as a nationalist movement.

Anybody who feels that we must accept any terms for this union is telling me that you can stay in a marriage through abuse without considering counseling or seeking help or at worst a divorce.


C'était ça l'idée. L'idée était de dire que ça ne va pas et que quelque chose doit être fait. L'idée était de dire NON le Cameroun n'est pas uni. L'idée était de faire entendre cette voix là. Certains francophones forts de leur condescendance ne voulaient rien entendre. D'ailleurs, en cas de référendum, ces mêmes francophones voulaient avoir le droit de voter. Le beurre, l'argent du beurre, le bras de la crémière et que sais-je encore... On leur a ri au nez, on a dit que les secessionnistes se trouvaient des prétextes et pourtant here we are...

Au moment où je termine cet article, ça fait 18 jours que la zone anglophone est privée d'Internet. Je vous laisse méditer dessus.

Source : Twitter - Papa Karlos


Deb.

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How I feel about 11th February - #MyHopefulBrothers #2



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1 commentaire:

  1. political and social write-ups are not meant to be beautiful but true; however in this case i admit this article is both BEAUTIFULLY written and TRUE. if only those in authority could face the truth, stop the killing, stop the kidnapping and yes ... well too bad "Certains francophones forts de leur condescendance ne voulaient rien entendre."

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