30.11.18

90 ans, pizza et ginini !

Le ginini est un soda au goût de limonade que j'ai connu chez Mamy T. Mamy elle-même je l'ai rencontré à l'approche du BIG 90 et... Elle conduisait encore !!! Elle a d'ailleurs arrêté de conduire malgré elle. En effet, passer un certain âge, vos enfants ne vous obéissent plus, c'est le contraire. Elle est donc devenue vite dépendante de ses fils, ce qu'elle détestait.

Quel rapport avec moi pour les curieux ? On dira simplement qu'un des fils de Mamy T. est mon papa d'ici, mon papa d'une autre couleur, et pendant 3 ans, j'ai vécu chez Mamy, dans la chambre supplémentaire qu'elle avait. J'ai appris les manières d'une dame réglée comme une horloge. On peut vous le dire avant, mais c'est toujours impressionnant. Repas à midi pile, vaisselle à midi trente, le JT à treize heures tapantes ! De même avec le dîner à dix-neuf heures.

En plus donc d'une vie très bien réglée, lors de notre cohabitation, mamy, l'hiver me préparait en plus mon thermos de soupe pour tenir ses longues journées à l'IUT. Mamy me réveillait si mon réveil n'avait pas sonné. Mamy appelait mon papa d'ici pour dire que je n'avais rien mangé de la journée. Mamy restait debout le plus tard possible quand j'étais de sortie. Ce qui est bien c'est qu'avec Mamy, et je l'ai déjà dit quelque part ici, moi qui n'avait connu aucun de mes grands-parents, je me voyais offrir une Mamy en bonus ! Et pourtant elle n'a pas dû côtoyer beaucoup de noirs dans sa vie...

Alors forcément, on s'est déjà retrouvé, à passer notre nuit du 31 Décembre ensemble, devant le plus grand cabaret du monde à la télé, pizza et sodas... Mais le souvenir le plus récent de ce combo Télé/Pizza est le mariage du Prince Harry et de Meghan Markle désormais Duc et Duchesse de Sussex. C'était clair, ici en région parisienne, j'avais choisi de vivre dans télé mais je ne comptais pas regarder THE wedding sur ordi. Et finalement qui de mieux que Mamy pour céder à cette folie de 11h à 15h en critiquant les différents chapeaux ? Personne !

Parce que les points communs entre nous deux n'ont jamais manqué :
- La gourmandise, surtout des sucreries
- Secrets d'Histoires par Stéphane Bern
- Agatha Christie et Mary Higgins Clark
- Les "period drama" en général style Downton Abbey ou Velvet...

D'ailleurs Mamy m'a fait découvrir l'auteur Anne Perry donc je suis totalement tombée amoureuse depuis.

Aujourd'hui Mamy aurait eu 94 ans. Mais elle a choisi, le 10 novembre 2018 de s'éteindre doucement dans ce monde-ci... Quelqu'un là haut a repris une des personnes les plus gentilles qui m'aient été données de connaître. Et je suis tellement contente d'avoir autant de souvenirs avec elle, autant de choses qu'elle m'a offertes qu'au moment où j'écris ces mots, le jour où elle est partie, je ne sais pas comment je me sens.

Et pour conclure si je sais... Je sais que je ne dois pas chercher à savoir, je ne dois pas chercher à comprendre. Je sais que l'information peut mettre 6h à monter jusqu'au cerveau, ou plutôt à aller jusqu'au coeur. Je sais que ce qui est cool avec le fait d'apprendre cette nouvelle seule et d'être seule c'est que tu n'as pas besoin de te sentir encore plus seule quand les gens rentrent chez eux. You're in it by yourself.  Je vais toujours bien (ma vie va bien et je suis en santé).

Un bout de mon coeur n'est plus ici, mais là-haut... Et maintenant en laissant la merde chez moi c'est sûr je me dirai "merde, mamy voit ça"...

HD

18.11.18

Hopeful Deb est morte

Je vais commencer par la conclusion de ce texte au titre putacliquique puisque non, obviously, je ne suis pas morte.

Mais pour ce qui me semble être la première fois depuis bientôt 3 ans, la part hopeful qui me compose m'a complètement quittée. Évanouie, envolée au loin elle a été. Je savais bien que le jour d'après et celui d'après n'allaient pas être des jours joyeux. Je m'endormais en sachant ce qui m'attendrait le matin et me réveillait ne sachant plus quel horizon temporel guetter pour espérer être sauvée. C'était, c'est déplaisant. C'est triste, c'est très monotone et finalement c'est épuisant. J'ai réussi, autre première, à en avoir marre de ma playlist "God".

Alors non je ne me suis pas fait peur, mais j'ai été inquiète pour moi. La fatigue physique, la fatigue émotionnelle/mentale ont frappé de plein fouet au même moment, alors que j'étais personnellement et professionnellement attendue. Je ne sais pas comment mais j'ai survécu à ces 7 horribles derniers jours. Perdre quelqu'un et lui dire adieu. Apprendre qu'on est en train d'en perdre une autre. Et malgré tout devoir tenir droit parce qu'on doit organiser une heureuse surprise...

J'ai beaucoup été en pilotage automatique et auprès de mes proches je me suis énormément plainte de ci et de ça. Hopeful Deb n'était plus là pour me faire retrouver la raison.

Maintenant je sais que comme ça, lentement mais sûrement, je peux m'éteindre. Je sais que je peux devenir celles que j'ai en horreur: broyeuse du noir.

Alors pendant les prochains jours je vais essayer de ne voir personne... Je vais essayer de tout faire pour moi. Je vais essayer de guérir Hopeful Deb qui n'est plus que l'ombre d'elle-même.

Deb.

PS : Ne soyez pas inquièts. Même si HD n'est pas bien, Debora tout court va aussi bien qu'elle peut et c'est elle (bref moi) qui travaille à la guérison de cette part d'elle. C'est bon ? Capiche ?

12.11.18

Pour l’ensemble de sa carrière 

A leur mort, on se rappelle quels grands artistes ils étaient, on se rappelle combien de générations ils ont impacté, on se rappelle que leurs titres auront toujours une place dans la BO de nos vies. J’ai écouté la discographie de cet artiste aujourd'hui et je me suis dit qu’il avait sa place au panthéon des artistes de ma vie, de celle de tous les Africains, et que son œuvre méritait que j’y consacre quelques minutes d’expression écrite.

Pour l’ensemble de sa carrière, je dédie ses mots à Meiway.

7.11.18

Trop intégrée

Mai 2018

Tu t'es déjà trop intégrée, c'est bon tu peux arrêter l'assimilation ici.

Ce n'est pas ce que nous t'avons appris. Tu es devenue une blanche.

Deux remarques à 16 mois d'intervalle valent bien la peine que je m'attarde pour intégrer et réfléchir. Des aînés m'ont dit ça. Les grands ont dit ça parce que je n'allais pas dans leur sens.


Les aînés peuvent dangeureusement agir. Des aînés 'ont' dangereusement agi. Et je peux comprendre qu'avoir un miroir en face fasse mal. On n'est pas obligées d'avoir la même interprétation de ce qu'il y a dans le miroir mais j'ai appris que mon interprétation dérangeait. J'ai appris que je parlais et pensais comme les occidentaux.

Finalement les grands qui me semblaient "modernes" me sont apparus beaucoup plus "traditionnels" et attachés à leur culture et tout ce qu'elle a de bon ou de moins bon.

Et c'est drôle parce qu'avec le recul je me rends compte qu'à chaque fois c'est ma prise de position sur le devoir des parents qui dérange. Est-ce que les parents qui triment matin et soir pour l'avenir meilleur de leurs enfants connaissent-ils vraiment ces derniers ? Est-ce que les parents prennent vraiment le temps de discuter avec leurs enfants ? Des fois, comme l'impression qu'on passe de l'obligation de résultats scolaires à l'obligation de mari. À quel moment est-ce qu'on arrête d'attendre quelque chose des enfants pour profiter simplement de ce qu'ils offrent ? À quel moment l'enfant devient-il un adulte donc l'équivalent (pas l'égal) de ses parents ?

Alors forcément pour réfléchir autant il faut être blanche et accessoirement ingrate.

L'orgueil mal placé, héréditaire, ne m'a pas souvent aidé et pourtant je ne m'en suis jamais séparée. J'ai la mauvaise habitude de ne pas savoir me taire comme dirait la grande. Et tant mieux, on est sur mon blog. La parentalité, tous les jours, me surprend et m'étonne. J'ai dû mal à comprendre les droits et devoirs d'un enfant et tout le monde a sa petite idée sur le sujet... C'est souvent parce que je suis enfant de divorcée, souvent parce que je suis "trop intégrée".

"Tu comprendras quand tu seras mère"

Je trouve ça injuste que certaines vérités ne soient accessibles qu'à certaines conditions. Alors même si depuis le temps où j'ai initialement écrit les mots ci-dessous j'ai avancé et compris certaines choses ( "on doit prendre les gens pour ce qu'ils sont et non pour ce que nous aurions voulu qu'ils soient"), tout n'est toujours pas clair. La seule certitude ? Me qualifier de "trop intégrée" demeurera toujours une insulte, que je n'accepterai évidemment jamais.

HD.


4.11.18

Bientôt le quart de siècle

Bientôt le quart de siècle et je suis on ne peut plus dans le déni. Je n'ai pas hâte de passer de l'autre côté. Heureusement l'âge c'est juste un chiffre et la "maturité" n'apparaîtra pas du jour au lendemain.

Donc normalement, si je vis jusque là, certaines choses ne changeront pas :
 - Je passerai toujours des week-ends entiers sans sortir de chez moi et sans ranger.
 - Je passerai toujours mes matins à frôler le retard car dansant sur le dernier titre du moment.
 - Je passerai toujours mes journées à exprimer bruyamment tout ce qui me passera par la tête au travail.

Et puis ,

- J'aurai toujours le droit d'être fan de Disney, de Disney Channel et de shojos.
- J'aurai toujours le droit de dépenser sur autrui ce que je ne dépense pas sur moi.
- J'aurai toujours le droit d'avoir un truc positif à dire sur le physique des gars que je croiserai.

Parce que 25, 24, 26, ce ne sont que des chiffres. Et les chiffres on voit bien que ça ne veut plus rien dire, que ça n'empêche rien, même si inconsciemment on veut toujours faire rentrer les gens dans des cases en fonction de leur âge.

Alors non pas de changement prévu de mon côté. Je me demande simplement s'il n'y a pas erreur parce que les 25 années, je ne les ai pas senties passer. La différence avec la moi d'il y a 3 ans ? Le lâcher prise et la sérénité. D'ailleurs je me trouve plus de points communs avec celle de 18 ans que celle de 22 ans mais qu'importe...

C'est juste un chiffre.

Quel quart de siècle ! ♥

2.11.18

Le maître m'a punie

Septembre 2018

Cette phrase est une phrase que n'auriez jamais attendu durant ma scolarité pour deux raisons simples :
- Vos amis étaient avec vous quand ça a eu lieu.
- Vos parents n'ont pas besoin de savoir. De toute façon ils auraient doublé la dose du maître, ou seraient allés le féliciter. Ou, pire , les deux.

Ah oui les punitions dont je parle ici sont souvent physiques : à genoux, planter les choux, coups de règle métallique sur les phalanges, coups de règle sur la paume de mains ou sur les fesses et d'autres.

Est-ce que je viens faire l'apologie de ces punitions ? Non. Mais ce n'est pas moi qui vais les remettre en question. Voyez-vous d'aussi loin que je me souvienne j'ai toujours beaucoup cogité. Je me demandais à quel point pincer les tetons pouvait faire mal. Je me demandais pourquoi les profs punissaient les filles aussi durement que les gars (feminism where?). Et je me demandais comment je m'étais débrouillée pour ne pas avoir de réponse à la question du prof.

Mes instituteurs et mes professeurs sont des personnes que j'ai toujours respectées car elles étaient détentrices d'un savoir que je n'avais pas et que je n'aurais sûrement jamais (je n’enchaînais pas les 20/20). Donc avant la crainte le premier sentiment que je nourrissais à leur égard était le respect. Évidemment que je me serais passée de leurs punitions. Mais je les trouvais presque toujours justifiées. 

Du coup pourquoi leur en vouloir ? Pourquoi être traumatisée? Mon cerveau faisait un lien direct entre celle qui n'avait pas révisé et la punition: ça allait de soit. Mon cerveai faisait un lien direct entre celle qui bavardait pendant le cours du prof et la punition. La preuve ? Les profs qui ne punissaient pas pouvaient avoir les cours les plus bruyants. Quel intérêt? 

Enfin je trouvais cette méthode honnête : des règles à respecter sinon punitions. Parce que charger un camarade de noter discrètement les noms des bavards, ça, c'était particulièrement vicieux et pas toujours juste comme procédé. Alors même s'il m'est arrivé de le faire, je préfère laisser l'autorité à l'enseignant.

Est-ce que ça m'a rendu moins bavarde et plus studieuse? Non. Mais aujourd'hui encore je sais que j'ai besoin de cadre et je respecte ce qui est dit. Les expressions du style "seront laissés à la libre appréciation du manager" c'est du bullshit. C'est vague et ça ne permet pas de savoir quelle position adoptée. Des règles, un cadre, nous sommes nombreux à en avoir besoin.

HD