Il est de ces histoires qu’on a envie de crier au monde entier. Ce n’est pourtant pas une histoire bien longue ou riche en enseignements. Il s’agit simplement de quelques mots que je vais poser là en passant.
J’allais donc acheter le petit déjeuner l’été dernier à Ivry, il était tôt, et il y avait un client dans la boulangerie. Il s’agissait d’un habitué et il parlait de tout et de rien avec la charmante boulangère (je vous promets, le mot « charmante » avait été inventée pour la décrire). Celle-ci me salua avec un sourire radieux. Ils parlaient de la réforme territoriale (la boulangerie était à 100 mètres du périphérique), et du fait que les impôts allaient augmenter. La boulangère disait que ça n’allait pas changer quelque chose qu’ils soient maintenant dans le grand Paris et qu’ici ou à côté, c’était pareil. Le monsieur argua doucement que non, qu’ici c’était Ivry, que de l’autre côté de la route c’était Paris, et que ce n’était pas les mêmes mentalités. Il était ivryen depuis plusieurs dizaines d’années et assurait la boulangère qu’il savait de quoi il parlait.
J’ai trouvé ça intéressant, l’attachement de ce monsieur à son quartier, et son désir de souligner la différence entre les ivryens et les tout proches voisins parisiens. Je me suis dit voilà une personne intéressante, qui sait de quoi elle parle, et donne son opinion tranquillement. Ça manque tellement dans l’environnement français qu’assister à ce gentil échange, dans cette boulangerie, m’a fait me rappeler que les politiques, aussi cons soient-ils, ne sont malheureusement pas le reflet des populations qu’ils représentent.
Ma boulangère m’a servie en même temps qu’elle discutait avec le monsieur et a été tout à fait charmante. J’ai déjà dit qu’elle l’était ? Oups ! En fait on va dire que les commerçants parisiens et plus généralement franciliens ne sont pas réputés pour leur politesse. Or là on dépassait le simple cadre de la politesse (formule toute prête débitée automatiquement en toute cordialité), et on était prêt de celui de la bienveillance. Voilà le propre des métiers de service, des métiers dans lesquels on est dans le contact avec autrui. Du moins ça devait être le propre.
En tout cas le radieux sourire de cette boulangère a égayé ma journée et continue de me mettre de bonne humeur puisque six mois plus tard, me voici penchée sur ce clavier pour raconter la petite histoire.
Je ne le dirai jamais assez, souriez, déjà c’est bon pour vous, et vous ne soupçonnez pas quel bien ça apporte aux personnes qui sont à votre contact.
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