17.2.17

Septième hiver

L'hiver de l'autre côté des tropiques ce n'est pas exactement le verglas, les sous-pull et le chauffage à fond. Puisque même durant leur hiver, les tropicaux trouvent que le climatiseur n'est pas assez froid.

Du coup arrivé ici c'est la surprise. 

C'est l'histoire d'une tropicale, qui ne connaissait de Mbeng que l'aéroport Roissy CDG. Et le chemin en taxi jusqu'à ce petit hôtel particulier à Vavin, près d'un futur lieu incontournable de sa vie, la gare Montparnasse. Ce matin là donc, après avoir déposé ses bagages, elle ressortait faire des courses et découvrir la capitale. Alors oui on était en Été. Alors oui le soleil dehors éclairait bien tout en cette journée d'août. Mais était-ce vraiment nécessaire de mettre la climatisation à fond dans le hall de l'hôtel ?

La porte était simplement ouverte. Pas de climatisation. Mince alors. Le froid de Mbeng (après vérifications, la minimale le jour de mon arrivée en France était 19°. J'ai honte).  Force est de constater qu'à mon sixième hiver j'ai enfin accepté le froid (le vrai) dans ma vie et que durant ce septième hiver, je trouve qu'il a autant sa place que ses trois saisons sœurs. C'est le cycle de la vie. C'est l'occasion de porter des bottes à talons, de ressortir ces belles écharpes, et surtout, de profiter du plaid à volonté.

Comme quoi on s'habitue à tout, ou pas...

Je ne sais pas si j'irai jusqu'à dire que je suis habituée. Est-ce qu'une tropicale peut vraiment s'habituer au froid ? En tout cas plusieurs personnes ont passé beaucoup plus d'hivers que prévu. Plusieurs personnes ont enfin fui cet hiver. Parce que l'hiver c'est bien la période de l'année où on se remet en question. Quelles sont les raisons pour lesquelles on "supporte" cet hiver ? Pourquoi ne pas être sur une plage caribéenne ou plus humblement dans un taxi à Yaoundé ?

On a notre routine. On a accepté (ou pas) le cycle des saisons. En septembre on cherche la valise des pulls, c'est courant. Et pourtant, peut-être à cause de cette fameuse carence en vitamine D, il arrive ce moment. Il apparaît en hiver (ou peut-être en automne). Ce moment où on fait le point sur ce qu'on est, sur ce qu'on fait et d'où on se voit. Pourquoi est-ce qu'on y est pas ? C'est comme si à chaque fois que le froid s'insérait dans ce petit espace non couvert par l'écharpe, on se rappelait. C'est comme si toutes les fois où le froid a gelé nos mains, au lieu de se promettre de ne plus jamais oublié les gants, on se rappelait juste qu'on vient d'un passé, ou qu'on se dirige vers un futur où il n'y a rien de tout ça.

Les hivers se suivent et ne se ressemblent pas

Heureusement pour nous, on avance ! Heureusement pour nous, si on est là, c'est qu'on s'accroche à quelque chose et avec même un peu de chance, des fois on n'est pas tout seul. Heureusement pour nous, on murit. Parce que je vous assure que pour accepter l'hiver dans sa vie entre Septembre et Mai il faut faire preuve de beaucoup de détermination. Alors avant qu'on ne me traite de tout j'ai des preuves autres que ma mémoire. En septembre 2015, on a eu un 8° et des 9°. De même en mai 2013 en région nantaise on a eu des 5°, 6°, 7°  (jusqu'à 3° en région parisienne).

Pour vous dire que même le En mai fais ce qu'il te plaît là, si tu ne fais pas attention, c'est la maladie qui te plaira. Non l'hiver demande une concentration de chaque instant, sur de longs mois, et bravo à tous ceux qui tiennent ! Un grand penseur que je connais avais dit la vie est difficile partout, mais je préfère souffrir sous le soleil. A ce penseur, je dis j'arrive. Le temps de préparer mes valises (ce qui vu ce que je veux y mettre peut prendre plus ou moins de temps), et j'arrive.

Fille de l'équateur un jour, fille de l'équateur toujours ! D'ailleurs mes cendres ne pouvant pas être versées sur cette terre hivernale, j'ai plutôt intérêt à rejoindre le continent sur mes deux pieds.

Des bises.
De l'espoir, (toujours)

HD


15.2.17

C'est la vie

Quand contrairement aux autres, ton grand frère ne peut pas menacer les gens qui te dérangent à cause de son autisme, tu comprends très tôt que c'est la vie.

Quand ta grande soeur et toi n'avez vécu qu'en chassé-croisé et qu'elle aussi était trop loin pour faire quoique ce soit, tu comprends très tôt que c'est la vie.

Quand ta mère, qui est aussi ton père, qui rentre tard du travail, qui te fait des massages au beurre de karité après chaque piscine, qui consacre ses dimanche après-midi à tes dictées ne peut pas être la personne chez qui tu pleurniches pour rien, tu comprends très tôt que c'est la vie.

Quand c'est moche que tes parents soient divorcés, mais qu'être orphelin ça n'a pas de mot, tu comprends très tôt que c'est la vie.

C'est tout simplement la vie. Et la vie n'est pas une fatalité.

La vie c'est plein de pièces qu'on a entre les mains, et on doit se débrouiller pour tenir le coup avec ces pièces là et rien d'autre. Des fois on le comprend très tôt, des fois on le comprend très tard. Je l'ai compris (trop) jeune.

Et pourtant ça ne m'a pas empêché d'adorer mon grand-frère. Ça ne m'a pas empêché d’idolâtrer une grande soeur située à des milliers de kilomètres. Ça ne m'a pas empêché d'aimer mon père absent. Ça ne m'a pas empêché de penser que j'avais la meilleure famille au monde.

Au contraire. Ça m'a permis de pratiquer mon storytelling avec Elvira, ma poupée mousse de l'époque. Ça m'a permis de fouiller les cahiers/livres de ma soeur à la recherche d'évasion et d'inspiration. Ça m'a permis d'adorer ce que j'avais entre les mains, rien de plus. Ça m'a permis de me sentir en famille, au près de toutes les personnes qui m'ont ouvert leurs bras.

Parce que c'est la vie. Des choses nous sont imposées (les fameuses pièces). Et on en choisit d'autres (ce qu'on fait de ces pièces).

Pourquoi j'ai écrit ces mots ? Parce que j'ai réalisé que dire "c'est la vie" ce n'était pas se plaindre, ou être abattu, sans ressources. Dire "c'est la vie", c'est rendre hommage à ces pièces qui sont les nôtres. Ça m'a fait sourire, ça m'a fait me sentir bien, et je me suis dit que j'allais partager ça avec vous.

Ça tombe bien, vous êtes sur mon blog.

Des bisous.
HD

12.2.17

Et si finalement le Cameroun... #MyHopefulBrothers #5

Dernier article de la semaine.

Et si finalement il y avait un groupe de personnes payés en euros et dollars qui tiraient les ficelles dans le Southerns Cameroon.

Et si finalement Tchiroma était atteint de troubles psychologiques.

Et si finalement les anglophones voulaient en majorité l'unité.

Et si les francophones n'étaient que des petits égoïstes qui avaient jusqu'à récemment oublié la loi sur la décentralisation.

Et si les "métisses" francophones/anglophones ne savaient plus sur quel pied danser.

Et si les anglophones d'adoption étaient rejettés par l'Ambazonie en cas de sécession.

Et si finalement le drapeau, la constitution, les passeports de l'Ambazonie étaient trop prémédités.

Et si finalement j'avais appris à dessiner le Cameroun, en vain .

Et si finalement toute l'idée que je m'étais faite du Cameroun était basée sur zéro.

Et si finalement Ahidjo avait fait pire que la coupure d'internet aux anglophones.

Et si finalement la fête de la jeunesse a toujours été une parodie pour effacer le Plebiscite Day de l'histoire du Cameroun.

Et si finalement il n'y avait pas eu de Société Des Nations, d'allemands, de crevettes dans le Wouri

Et si finalement le Cameroun était une grosse arnaque ?

Il resterait toujours l'équipe de Football. Il resterait toujours la famille Decca. Il resterait toujours le Mont Cameroun. Personne ne pourrait enlever X-Maleya aux bassa ou les montagnes aux bamiliké. Personne ne pourrait enlever le camfranglais à toute une génération.

Le problème est que tout le monde veut manger. Tout le monde veut avoir un toit sur sa tête. Tout le monde veut rentrer chez soi sans croiser de militaires prêts à tirer. Et pourtant pour arriver à ça, les uns et les autres ne sont pas prêts à la même chose. Tout le monde veut le paradis, mais personne ne veut mourir. Tout le monde veut ce qui brille, mais tout le monde n'est pas prêt à aller le chercher.

Les camerounais veulent tous la même chose. Ils savent que le Cameroun va mal. Mais l'unité quant au plan d'action est inexistante. Alors vivons seulement. Peut-être que... Ou peut-être pas.

Vivons seulement.

J'ai donné et j'ai dit ce que je pouvais durant cette semaine.
Merci à ceux qui ont participé de près ou de loin.

Vous pouvez fermer cette page.
On a d'autres chats à fouetter.

D'ailleurs Bassogog a quel âge déjà ?
#Team237 Malgré Et Avant tout...

Deb

PS : BRING BACK OUR PUTAIN D'INTERNET

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Pensées anonymes - #MyHopefulBrothers #4

11.2.17

Pensées anonymes - #MyHopefulBrothers #4

Merci à ceux qui ont joué le jeu de la  plus ou moins longue phrase.

Il n'est pire sensation que de se voir privé de parole lorsqu'on se sent déjà incompris.


La liberté quelle quelle soit est comme une liqueur, le peuple y goutte pour s'enivrer. Au Cameroun on a privé une partie du peuple de cette liqueur. Mais comme tous les stupéfiants le sevrage est souvent violent et cette fois ci je formule la prière que le peuple ne se laisse pas corrompre par quelques litres de bières. Mais qu'il revendique ce qui lui revient de droit. Et parce que plus on est de fous plus on rit j'aimerais tellement que ce combat devienne national.


Nous pensions tous être différents jusqu'au jour où nous sommes devenus plus intolérants que ceux que nous décriions.

Le système camerounais est une grosse autruche.


Je n'ai jamais été autant déçu par notre gouvernement. Je pensais quand même qu'il ne nous ferait pas subir certaines choses mais c'était un leurre. Et ça me brise et me rend méfiante concernant l'avenir.

Ici c'est la bas, la bas c'est ici, que ce soit ici ou là bas, au nom du vert rouge jaune étoilé, broda, sista, restons soudés; on est ensemble.



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10.2.17

Et puis un beau jour - #MyHopefulBrothers #3

By a guest

Je ne compte plus le nombre de débats que j’ai eu avec des amis, des connaissances, des membres de ma famille, sur le sujet de l’état socio-économique du Cameroun, et du (non)gouvernement de notre cher pays.

A plusieurs reprises, on m’a dit « vous qui blâmez Paul Biya pour tout ce qui va mal, qu’avez-vous fait pour votre pays ? Qu’est-ce que les Camerounais font pour leurs pays avant d’attendre quelque chose de leur président » et moi à chaque fois, je reste bouché bée devant ce genre de questions, car pour moi, le débat n’est pas là.

D’après mon observation et mon avis personnel, le peuple Camerounais est un peuple apeuré, livré à lui-même, qui vit et subit tellement de d’injustice qu’il préfère en rire plutôt que de se plaindre. Se plaindre ? Mais se plaindre de quoi, à qui, comment ?

Nous parlons d’un pays où l’on peut difficilement faire confiance au système de santé, au système de transport, au système sécuritaire, au système sanitaire. Chaque Camerounais est garant de ces choses-là, me direz-vous ! Eh bien, je ne connais pas et ne peux pas m’adresser efficacement à chaque Camerounais. Chaque Camerounais n’a pas pour mission de veiller à ce que notre pays fonctionne correctement. C’est bien pour cela que nous avons un gouvernement, des hommes et des femmes, qui ont pour mission, au sein de leurs mairies, de leurs ministères, de leur présidence, de veiller au bon fonctionnement et à l’évolution sociale, économique, structurelle, politique du Cameroun. Le rôle des autres citoyens est de choisir les bonnes personnes pour accomplir ce travail, et leur faciliter la tâche en faisant leur part. Je le reconnais, ce n’est pas toujours le cas. Mais une fois de plus, je préfère me concentrer sur ce que j’ai le pouvoir de changer en tant que citoyen(ne).

Comment expliquer ce silence aussi lourd qu’il devient assourdissant, face à ce qui est appelé « le problème anglophone » de la part de nos dirigeants ? Je ne saurais même pas dire avec certitude ce qui se passe, car une fois de plus, au Cameroun, il est si difficile de faire confiance aux informations qui nous sont données ou que l’on trouve, même via des médias dits d’information.

Je suis attristée, lorsque j’observe de nombreuses personnes donner une autre tournure à cette situation, lorsque je lis des messages du type « ils nous font chier ces ambazoniens, à grever sans cesse, laissez-nous vivre » ou du genre « les francophone sont hypocrites et méchants, nous devons les tuer sinon ils nous tueront avant ». Ça m’attriste parce qu’au fond, je veux encore croire que la majorité des Camerounais ne sont pas de cet avis, la majorité des Camerounais comprennent le(s) réel(s) problème(s) qui est (sont) à l‘origine de ces manifestations, et la majorité des Camerounais désirent rester unis, vivre en paix et pouvoir faire confiance à son gouvernement pour le gouverner avec honnêteté et droiture.

Comment explique-t-on que des hommes et femmes soient emprisonnés et menacés de la peine de mort pour avoir manifesté leur mécontentement au vu de la situation qui est la leur ? Comment explique-t-on que les forces de l’ordre qui ont juré de nous protéger deviennent nos assaillants à partir du moment où on veut faire entendre nos voix ? Comment expliquer que ceux qui ont juré et promis de nous servir ignorent complètement et impunément les souffrances, les colères, les larmes et les peines de tous ces Camerounais qui au final ne demandent qu’à être considéré comme tel : des Camerounais à part entière et égale, ce qui leur revient de droit.

Je ne pense pas que nous soyons vraiment un pays de paix, comme nous avons l’habitude de le clamer. Je pense surtout que nous faisons partie d’une génération qui n’a jamais connu le changement, et donc qui n’y croit plus, à force de l’attendre en vain. Alors nous nous sommes résignés, à accepter la situation telle quelle, et à nous battre chacun, individuellement ou collectivement, à la rendre (la situation) plus « supportable ». J’admire les efforts que j’observe tous les jours à l’initiative de jeunes Camerounais, qui ne rêvent que de faire évoluer les choses, en mettant leurs savoir-faire, leurs passions et leur motivation au profit de tous. Mais je suis persuadée qu’on pourrait faire et avoir tellement plus, à ressources égales… Je suis persuadée qu’on pourrait avoir des infrastructures de meilleure qualité, des routes plus praticables, de meilleurs conditions d’éducation, de meilleures écoles, une meilleure valorisation de nos cultures, plus d’emplois, des hôpitaux et médecins plus fiables, un système carcéral plus digne, et j’en passe.

Je suis déçue et désabusée de la façon dont les choses sont gérées dans mon pays. Je le suis depuis un bon moment. Je pourrais passer à l’action, mais je l’avoue, je ne suis pas assez courageux (se), donc je ne peux qu’encourager et applaudir ceux qui ont le courage de descendre dans la rue et faire entendre leurs voix, malgré qu’on leur interdise le droit de protester. Je continue quand même de croire qu’un beau jour, beaucoup de choses iront mieux. Donc je vais faire ce que je peux faire : dénoncer, débattre, m’informer, informer les autres, et voter.

Ms.

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7.2.17

How I feel about 11th February - #MyHopefulBrothers #2


The GOOD thing about taking the time to write an article is that I can calmly collect and express my thoughts. That was also the refreshing thing about having a blog some of you may recall….or nah. Im thankful to Deb for letting me borrow her platform to express myself as a cool, calm and collected Jennifer. Not in the moment, from reading a Facebook comment or twitter mention or from hearing about the arrests, kidnappings killings of her brothers- Jennifer.

I am not new to the Anglophone problem. I was the best History student in my A Level class (A Grade of course) and it was beyond just listening for exams. I have a real passion for History, for stories that occurred before me and how they shaped the life I live now and how they may shape the life I lead in years to come. My History teachers had the same passion. I remember Mr Seino vividly. “Legend”, to say the least. He had taught my uncles and older cousins and had just moved to my school in Lower Sixth. I was nervous when he spoke of analytic thinking, essays, grading on 25 and no one scoring above 16. First day in class they let you know “World History” and “African History” are Paper 3 of the GCE A Levels and combine for 30%, Cameroon History is Paper 2 and is 40% and MCQs are Paper 1 and combine for 30%. You start thinking: to pass the GCE, I have to master Cameroon History then. Mr Seino could tell from the 1st day how much love I had for the subject. My 18/25 was no surprise in the 1st test. It is in that same light that Ms Akonumbo who taught African History fell in love with me and most importantly my Cameroon History teacher: Mr Tangong who is now of blessed memory.

My History classes felt like the movie Sarafina to me. I thought someone is going to break in here and arrest my teacher for constantly telling us: “The Foumban Conference was a SHAM!” I am grateful today for Mr Tangong who dared to teach the syllabus truthfully even if a lot of us may have listened for the sake of passing. I have engraved with a time stamp in my One Note my life projects/dreams and it includes “winning CNN African Journalist Awards for my documentary titled ‘My English Cameroon through My Eyes’”. It’s safe to say that I was always aware of being “ANGLOPHONE”. I want to trace back to the time when I first recall feeling Anglophone and not English speaking Cameroonian. Born in Yaoundé to a dad from Bouraka, somewhere in Mbam et Inoubou and a mom from Akum, I spent months every year of my life in Mile 4, Akum for as long as I can remember. I attended funerals, weddings, went to the farm, church, toghu-wearing festivals, spent 7 years in secondary education and had long holidays there. I took pride in that culture very young. I spoke Enlgish and French in school, at home and in Church and remember being “Miss Bilingualism” in High School. But that was never enough to make me feel like a Cameroonian alone and not ANGLOPHONE. “Anglos” and “Bamenda” were very common terms in the town where I grew up and for as long as I can remember; they were said with contempt and usually implied ‘primitive’ or ‘inferior’. It could have been for a young girl with shaved hair, or a girl with mixed coloured outfits or for those who simply didn’t express themselves in French properly.



Bamenda, where I come from was a symbol for all things English speaking. The best way I can describe Bamenda is HOME. Not just for me but for everyone. Life was gooooood in Bamenda. The town was clean, food was affordable, and crime was low. Bamenda to me meant being my brother’s keeper, a sharing people, a hardworking, just and resilient people. All I learnt in my History classes only went to cement that feeling. Bamenda had been one of the big four divisions of the British Administration in Cameroon which was split into Victoria, Kumba, Mamfe and Bamenda(later split into 3: Bamenda, Wum and Nkambe). British Southern Cameroons was thriving before independence. We had a parliament, airports, the CDC, secondary educations institutions and a functioning system of governance. We had the economic and political potential to become an important territory in Sub Saharan Africa. Somebody somewhere felt that we were going to be better off assimilated into Nigeria or into French Cameroun. And we found ourselves compelled to make a choice between the devil and deep blue sea. The devil here for Nigeria because we had lived with them for years and knew it was absolutely out of the question and French Cameroun, the deep blue sea from which we had long been separated and with whom we kept little or no ties and did not know so well. It was a marriage of convenience. Only difference in the English system, when you left your parents to become an adult you left for good with little or no advice and help afterwards. But in the French system, you parents continued to depend on you and you continued to depend on them.

This choice has lived to hunt Southern Cameroonians of several generations. Not because this marriage was destined to fail but because nothing was done to make it work. There has been systemic political and economic oppression of a formerly separate territory. There was no such place as Cameroes, Kamerun, Cameroon, Cameroun before 1884! What was formed by colonial masters, we took as our fatherland and we did nothing to make everyone in it feel like this was the land of his/her fathers in its entirety. The CDC that existed since 1947 is now completely run by French Cameroonians. Crude Oil was 1st discovered in the 80s in British Southern Cameroons and the SONARA created to manage it. After over 40years of independence, we still had no educational system and were threatened with complete eradication of what we managed. We were obliged to go to Yaounde to further education because there was simply no Anglophone school for Higher education. A series of strike actions including suspending schools led to the creation of the GCE Board in 1993 as well as the University of Buea.

The autonomy of Southern Cameroons has been systematically demolished since its independence on October 1st 1961. The creation of a unitary state and unitary political system and the centralisation of power in Yaounde have worsened the situation over the years. Important dates in Southern Cameroons history have no importance in the current state of Cameroun. Southern Cameroons is one territory which voluntarily elected to get into a union with La Republique du Cameroun on 11 February 1961. Nobody forced us into it although we were limited with our choices. Nobody can also forcefully keep us in it. This is not an ANGLOPHONE problem in the context of Cameroun because we all suffer from the effects of bad governance. This is a question of the self determination of a people who have felt like outcasts in a marriage they joined on their own. Treating it as a problem within Cameroon that can be resolved with governance adjustments is not enough. It is not a quest for decentralisation. It is a quest for autonomy. The question here is of the right to manage its legal, educational and political systems of governance whether that is within a greater union or not. 11th February is not only Nelson Mandela’s prison release date. It symbolises the start of a union in West and Central Africa of a people kept apart for over 40 years. Life had changed a lot and older people made a decision for the future of younger people and their generations to come. It was and is not impossible to make this Union work but today Southern Cameroonian YOUTHS are out again complaining about the same issues every generation complains about: “THIS UNION IS A SHAM AND DOES NOT WORK FAIRLY FOR ALL OF US IN IT.

11 February 2017 will be a day for me to reflect on the History of the place I come from, to mourn the current arbitrary arrests, internet shut down, injured and loss of lives for voicing legitimate concerns, to regret the deterioration of this Union and to reflect on the way forward.


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6.2.17

Le droit de partir - #MyHopefulBrothers #1

J'écrivais cet article le 18 janvier, il y avait encore Internet en zone anglophone. Je n'en reviens pas d'écrire "il y avait internet". En 2017. Dans mon pays. Ce billet sera le premier de la série My Hopeful Brothers. Dédicace à ceux qui croient en des lendemains meilleurs, et qui vont les chercher.

Le plus drôle dans cette conversation ? Je me suis excusée de parler en français parce que je voulais être totalement comprise, et elle s'est excusée de parler en anglais, pour ne pas perdre trop de temps à chercher l'orthographe des mots. Comme quoi, ça n'a jamais été une question de langue.

Cet article était plus fort que moi, j'avais peut-être besoin que les uns et les autres se lisent, pour peut-être se comprendre. Je voulais que les gens entendent les idées, les coeurs et non les personnes. Parce que francophone ou anglophone, fermé ou ouvert d'esprit, ici toutes les idées ne peuvent pas se valoir.

Toutes les idées ne peuvent pas se valoir quand on se sent rabaissé. Toutes les idées ne peuvent pas se valoir quand on se sent négligé. Raison pour laquelle des corporations comme je lis partout sont descendues dans les rues, et pas n'importe lesquelles. Il s'agissait de ceux qui maîtrisent la loi, les avocats, et surtout, de ceux là qui nous apprennent tout, pour si peu de reconnaissance, les enseignants.

Je devais sentir dès lors que ça n'annonçait rien de bon. Car si eux, garants de la loi, de l'éducation, de la justice, des valeurs se fâchaient, Etoudi avait des raisons de trembler. Vous connaissez la suite logique ; police, débordements, vidéos des abus sur Internet, villes mortes et finalement, un mot qui effraie plus d'un, "référendum". Référendum demandé par des leaders en zone anglophone, pour se prononcer sur la sécession ou le fédéralisme (ou l'unité actuelle mais ça je crois que... Bref laissons mes croyances). Si pour d'autres ce dernier élément n'a rien à voir avec les demandes des corporations, pour moi ça apparaît comme une suite (trop) logique, venant de la part d'une population qui a peut-être été finalement "collée" à une autre sous le même drapeau.

Pourtant des choses telles que le système éducatif ou la rigueur/le professionnalisme dans la façon de fonctionner nous séparent. Pour ce qui est du système éducatif, c'est facile à prouver. Comparer le nombre d'élèves "francophones" en école "anglophone" et vice versa. D'ailleurs il me semble que la meilleure université publique du Cameroun soit UB. Comme si au Cameroun en terme d'enseignement si ce n'est pas privé religieux, ou publique anglophone, ça ne vaut pas la peine.

Par ailleurs, quand je travaillais sur le blog CamerFinest, j'ai eu à m'intéresser aux talents de la zone anglophone et si le talent ne peut pas être comparé, le  professionnalisme si. J'ai découvert des shows peu connus voir inconnus en zone francophone dont la qualité supplantait alors celles de nos séries télévisées hebdomadaires. J'avais eu l'impression que c'était un autre pays. Un peu comme quand j'ai réalisé que Bamenda était la ville la plus propre que je connaissais (histoire ici).

Tout ça pour dire que les faits sont là, les différences existent. Cela ne justifie pas les insultes ou le manque de respect, mais le reconnaître donne une base de discussion. Une partie du 237 fait ce qu'elle peut sans trop tomber dans le ridicule, l'autre est clairement au-dessus de la masse (God save the Queen) !

Mariage compliqué, mais pas impossible

On peut donc dire que ce mariage bat franchement de l'aile. D'ailleurs cette métaphore du mariage je la tiens de quelqu'un que j'aimerais citer

I dont think Cameroon existed before colonialism. At least not as "crayfish". I think we were all just tribes and we got put together and then separated and then put together again.

I believe we have a duty to make it work now and we cannot run away from the marriage of over 50 years without trying. What I dont believe is anyone who will undermine Southern Cameroons. Just because we are a minority or because history didn't teach many. We existed as a country and I take the plight for self determination as a nationalist movement.

Anybody who feels that we must accept any terms for this union is telling me that you can stay in a marriage through abuse without considering counseling or seeking help or at worst a divorce.


C'était ça l'idée. L'idée était de dire que ça ne va pas et que quelque chose doit être fait. L'idée était de dire NON le Cameroun n'est pas uni. L'idée était de faire entendre cette voix là. Certains francophones forts de leur condescendance ne voulaient rien entendre. D'ailleurs, en cas de référendum, ces mêmes francophones voulaient avoir le droit de voter. Le beurre, l'argent du beurre, le bras de la crémière et que sais-je encore... On leur a ri au nez, on a dit que les secessionnistes se trouvaient des prétextes et pourtant here we are...

Au moment où je termine cet article, ça fait 18 jours que la zone anglophone est privée d'Internet. Je vous laisse méditer dessus.

Source : Twitter - Papa Karlos


Deb.

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2.2.17

Maintenant que c'est fini

Maintenant que c'est fini, je peux cocher une case.


Partout où j'irai, je pourrai dire que je suis diplômée de l'Université Paris-Dauphine.
Partout où j'irai, je pourrai dire que je suis gestionnaire, contrôleuse de gestion ou contrôleuse financière de formation.
Partout où j'irai, j'aurais beau avoir les poches et le ventre vides, le cœur transpercé et les yeux mouillés, je pourrai dire que ma tête est bien faite.

Alors merci.
Merci à quelqu'un là-haut pour cette leçon d'humilité qu'a été l'échec de mon mémoire.
Merci à quelqu'un sur la ligne L pour ce message, le matin de mon entretien à Dauphine.
Merci à quelqu'un sur le RER A pour ses conseils.
Merci à quelqu'un sur le RER B pour... Trop de choses.
Merci à elle, angevine, parisienne, denverienne, pour avoir toujours rêvé plus fort que moi. Après tout un jour elle m'avait demandé de postuler à Sciences Po alors Dauphine, c'est aussi bien.

Maintenant que c'est fini, la dernière chose dont j'ai envie est de retourner sur les bancs.
Pourtant, au fond de moi je sais que je n'ai pas encore fait/souffert le 100e de ce qui m'attend.
Forte, patiente, fidèle à moi-même, je prendrai avec les deux mains ce futur que je m'en vais chercher.

Je suis légitime, maintenant.
Maintenant, l'université c'est vraiment fini.