21.10.16

J'ai mal à mon 237 - Vendredi noir

A l'heure où je parle, j'ai un billet prévu pour parler de la magnifique journée que j'ai passé dans le Nyong-Et-Kelle il y a quelques mois, mais à partir d'aujourd'hui, ce département évoquera surtout des souvenirs tristes à de nombreuses personnes...

Comme un mauvais film

L'axe-lourd Douala-Yaoundé coupé, les images font froid dans le dos. C'est presque un miracle que le bilan ne fasse pas écho de nombreux morts. Douala, Yaoundé, les plus importantes villes du territoire ne sont plus reliées. Ou si. Des détours existent. Le train existe. L'avion existe.

L'occasion de faire un détour par les villages bassa du Nyong-Et-Kelle. Et pourtant je repense au gigantesque bourbier qui a failli me coûter un mariage (en tant que cousine et fille d'honneur de la mariée, eh Dieu) à la sortie d'Eseka, en allant vers Douala. Instinctivement je me dis que prendre le train est peut-être plus sage.

Parce que ce sont quand même les trains de Pa'a Bolloré. Parce qu'ils ont fait les choses bien, ils ont augmenté leur capacité afin de pouvoir transporter plus de passagers. Finalement, ce n'est pas une fatalité. Et comme le souligne @ngimbis, l'axe Douala-Yaoundé, au-delà du transport de personnes est important pour le transport des marchandises dans la sous-région, la situation ne va donc pas s'éterniser.

Et quand on croit avoir vu le pire, ce n'est que le début. Les esprits ont peut-être trop joué avec le feu (no joke/lie, you don't want to have anyhing to do with an angry (dead) bassa), mais ce qui s'est passé plus tard dans la journée, prévisible pour certains, est juste la chose qu'on ne voulait absolument pas voir. Un déraillement.

Que dire finalement...

On pourra toujours essayer de traiter l'information avec humour comme on sait si bien le faire, mais c'est grave. Une route barrée, ok, on peut l'entendre. Le moyen de substitution n°1 qui se transforme en corbillard, par contre, ça fait beaucoup. Ca fait beaucoup à digérer, ça fait beaucoup à comprendre. Ce sont les choses qui arrivent, mais qu'il y'a-t-il de mal à essayer de vaquer à ses occupations d'une façon ou d'une autre ?

J'entends d'ici les cris et les larmes. Je vois d'ici les poings, fermement, se fermer. Je la sens, cette colère pour l'instant silencieuse monter. Que titrera Cameroon Tribune lundi ? Qu'osera dire Son Excellence M. Biya'a Bi Mvondo lui, si loin de tout ? Vous voyez, moi aussi je veux le pointer du doigt. Parce que la fatalité c'est moche, et qu'on a besoin de comprendre, on a besoin de coupables.

Parce qu'on en a marre que le Cameroun soit derrière. On en a marre que de telles absurdités se produisent. On veut savoir à quoi sert l'argent versé au péage. On veut savoir que font ces grands ingénieurs des pont et chaussées. On veut savoir si Bolloré nous a refilé/laissé la sous-merde des trains. On veut savoir pourquoi Camair-Co nous fait autant honte, pourquoi la Camrail a déraillé et pourquoi nos routes sont aussi... aussi... aussi !

Ça devait arriver ! Ça devait arriver. On savait tous qu'on avait un problème de transports. Les récents travaux de l'axe-lourd, le pompeux nom "intercity", la récente décision de Camair-Co de se concentrer sur les vols nationaux, c'était le nappage et la cerise sur un gâteau périmé.

POURQUOI TOUJOURS NOUS ?

On dit souvent qu'on a de la chance d'être camerounais mais au moment où je m'apprête à mettre un point final à cet article, je suis profondément triste et ai grandement mal à mon 237.

Que le ciel prenne pitié.

D.

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