Le lion s’est retiré, le lion s’est endormi

Albert Ebosse s’en est allé, et Samuel Eto’o, bien vivant lui, dit au revoir aux Lions Indomptables.

Albert Ebosse. Comme avec tous les drames aujourd’hui, les réactions les plus fortes sont facilement transmises grâce aux réseaux sociaux. Et dans un premier temps j’ai surtout constaté une opposition entre les africains noirs, et les autres issus de ce que j’appellerai  l’Afrique arabe. En gros, les arabes ne nous aimeraient pas, et le noir devrait comprendre qu’il n’est à sa place nulle part, que ses droits sont bafoués partout. Mais bien sûr, il faudrait arrêter de dire que le noir se ‘victimise’ parce que ce sont de faits.

Eh ben je ne suis pas d’accord. Je ne suis pas du tout d’accord. En fait je pense que la discussion ne doit pas se limiter à la confrontation « noir » contre le reste du monde. Prenons un peu de la hauteur et revenons à l’essence même du sport, qui doit permettre de rassembler les gens dans un esprit certes compétitif mais toujours respectueux et cordial at the end of the day.

Mais comme avec les réseaux sociaux de nos jours, les gens ont tendance à tout prendre trop à cœur. Je fais partie de ces gens, pour avoir quitté ma place devant la télé plus d’une fois, écœurée par ce que je voyais. Et pourtant ce  n’est pas bien, parce que ce n’est qu’un jeu.

Ne revenez pas me sortir le fameux « oui mais pourquoi c’est lui qui est mort ». Moi je veux qu’on en reste au sport. Footballeur de talent, je pense que si les conditions étaient réunies ce jeune serait resté pratiquer ce qu’il aimait et SAVAIT faire dans son pays n’est-ce pas ? Alors montrez-moi les stades. Montrez-moi les sponsors, montrez-moi les salaires, montrez-moi les gradins remplis. Je vous embête ! Vous et moi savons pertinemment qu’on ne trouvera rien de bien concret.

Alors on doit rester, supporter ce qui est bof par ce que c’est chez nous ? N’aurait-on plus le droit d’aller essayer de trouver mieux ailleurs ? Non ? Venant de la part de personnes qui font tenir leurs 140 caractères depuis je ne sais quel coin de province française ? Laissez-moi rire !

J’aime ce que je vois chez mes frères de ma génération. Ils entreprennent, veulent laisser leur marque, faire des choses intelligentes, faire honneur à leur continent, faire briller leur continent. AfroOptimiste ? J’en suis une ! #TINA This Is New Africa ? Yessir ! Ensemble on est plus fort, c’est sûr et certain. Nos voix portent plus loin et on a de meilleurs résultats. Mais ne nous égarons pas, selon moi dans des débats, des naissances de haine inutiles.

Un frère est mort, rendons-lui simplement hommage et ne prenons pas sa mort pour faire ressortir ce qui nous gratte, ne serait-ce que par respect pour ce mort qui avait fait le choix de vivre de sa passion là-bas !

Décidément, mettons-nous au-dessus des considérations discriminatoires. Parce qu’à force de traiter l’autre d’ennemi, ne vous étonnez donc pas qu’il ne continue à venir chez vous que pour faire du profit. Après tout, tellement occupés que vous êtes à déverser votre colère, vous oubliez que les autres eux avancent. Et après ne vous demandez pas pourquoi on parle de chez nous en disant « sous-développé ».

Ce post, comme tous les autres, je l’assume totalement. Je reconnais qu’il est très très subjectif, mais cela n’engage que moi n’est-ce pas ?

Alors oui, repose-toi bien Albert.

Mais toi Papa Eto’o, je ne pense pas pouvoir te dire bon vent maintenant. Je suppose qu’une équipe nationale du Cameroun sans Samuel Eto’o Fils était sûrement ce dont on avait besoin. Mais encore une fois, voilà un  talent gâché dans des considérations inutiles. Il était une fois où le sport n’était que sport…

Maintenant, je regarderai les matchs des Lions Indomptables sans dire « fais la passe à Eto’o non ». A partir de maintenant, je serai bien forcée d’apprendre et de retenir les noms des autres joueurs. A partir de maintenant certains d’entre nous (re)apprendront ce que veut dire « équipe ».

Sinon, on peut toujours aller regarder les matchs des CAN gagnées (2000 ou 2002), ou la finale gagnée des JO de 2000 . En attendant de meilleurs souvenirs, chérissons ceux qu’on a.

Hopefully yours,

Deb