J’ai eu mon passage la fille de qui, et je crois qu’il y a un endroit dans le blog où j’en parle d’ailleurs. Quelque soit la situation, j’interrogeais à haute voix « la fille de qui ? ». Cette petite expression venait justifier le fait que je n’étais pas n’importe qui, que je n’allais pas rater mes études, que je n’étais pas laide ou que je n’allais pas me négliger, que j’allais faire les meilleurs choix possibles et briller, briller, briller, parce que j’étais la fille de mon père et de ma mère.
C’est drôle parce que je ne sais même pas ce qui m’a fait repenser à cette expression mais toujours est-il que je ne la dis plus du tout. Ca pourrait être simplement lié au fait que ça fait des mois et des mois que je n’ai pas parlé à mon père. Mais je sais que ça n’a rien à voir. Ce changement n’est pas dû à une évolution de relation avec mes parents, mais tout simplement à une évolution de relation avec moi-même.
Je vous ai déjà parlé de ma mère ici en long et en large (un jour je rebaptiserai ce blog « Deb raconte sa famille ») donc vous savez ce qu’elle représente pour moi. Pourtant ça fait très longtemps que j’ai arrêté, ou du moins que j’essaye de ne pas faire de choix en fonction de ce qui pourrait lui faire plaisir ou pas, de ce qui pourrait la rendre fière ou pas. Je suppose que si JE suis fière de moi et contente pour moi, elle sera également contente pour moi. Et c’est ça qui a changé : je fais maintenant tout uniquement par rapport à moi.
Du coup je n’ai plus besoin de dire à haute voix « la fille de qui ? ». Evidemment mes parents ont fait un beau travail et il est indéniable que je suis un bon mélange de l’intelligence de mon père et de la (très grande) sagesse de ma mère. Il est indéniable qu’en croisant mon reflet dans une glace au travail, je me dis que ma mère ne serait pas mécontente de ma tenue. Il est indéniable que je descends de personnes de valeur. Mais ceci reste mon Histoire, et non pas ce qui me définit.
Etre noire ou naturelle ne me définit pas. Tenir un blog et lire me définissent. Être bassa et bafia ne me définit pas. M’intéresser à l’histoire me définit. Faire du 42 ne me définit pas. Aimer les raisins secs, les galettes de maïs et les pizzas de vapiano me définit.
"DBS était une jeune nappy, bassa de sa mère, bafia de son père, qui portait du 42."
"DBS était une jeune qui tenait un blog, lisait beaucoup, s’intéressait à l’histoire et adorait les raisins secs dans ses salades, les galettes de maïs lorsqu’elle avait un creux, et les pizzas de vapiano pour la vie."
Vous voyez que la première phrase ne vous dit pas qui je suis, la deuxième si. (j’aime beaucoup ce que je viens de faire. Beaucoup beaucoup beaucoup. Attendez j’applaudis encore pour moi, c’est génial lol.)
Ce qui me définit, ce sont tous les choix que je fais, tous les jours par moi-même ! Et j’en suis extrêmement fière parce que bah tous ces choix plus ou moins intelligents ont mon approbation. Je pense que la meilleure façon d’avancer, de réussir, d’être heureux, et de se vanter (oui oui), c’est de trouver le moyen de faire des choses qui auront l’effet suivant sur nous : Aller devant une glace. Se regarder. Sourire, vraiment, parce qu’on est nous, et qu’on ne voudrait être personne d’autre à cet instant précis. D’ailleurs je souris à cet instant précis !
Quand je vous dis que ça me fait beaucoup de bien de vous écrire lol ! On appelle ça l’amouuuuur. In love, with you !
Deb
assurément un de tes plus beaux posts.
RépondreSupprimerUn prof m'a dit un jour que je devais couper le cordon ombilical alors que je faisais ma présenation toute fière de moi. C'est d'autant plus difficile de devenir une adulte quand tu te définis par les choses que tu as énoncées. Je vais peut-être te piquer l'idée et écrire un post pour savoir qui je suis vraiment. :)