8.11.16

Pourquoi je ne pleure plus seule

La série qui occupe une petite partie de mon temps (un épisode dure au minimum 70 minutes) en ce moment est Velvet, et j'étais entrain de la regarder quand j'ai compris. Je regardais Rita craquer dans les bras de Pedro quand j'ai compris.

Avant (oui avant) je pleurais beaucoup beaucoup beaucoup. Moindre petite truc, une go pleure ! Justifié ? Elle pleure. Injustifié ? Elle pleure. J'étais même fière. Que je ne pleure pas, que c'est l'eau, que ça nettoie, que ça enlève la poussière et tous les faux ways que je pouvais dire. Je n'étais pas malheureuse, mais j'étais très très mélancolique, du coup je me complaisais dans le chagrin. Et puis ça s'est calmé. Je pleurais toujours, mais moins. J'essayais d'être forte vous voyez ! Les bah "strong woman, independant woman" et tsou et tsou : j'étais dedans.

Mais je me laissais souvent aller, parce que chasser le naturel, il revient au galop. Mais je ne me laissais plus jamais aller dans le chagrin seule. Il fallait qu'il y ait une ou plusieurs épaules, une ou plusieurs oreilles. Quelqu'un devait être là pour me tendre le mouchoir. C'était bien de se rouler au sol, sachant que quelqu'un allait accourir et nous relever, nous disant les plus belles choses qui soient. La famille, les amis et plus, j'en ai usé à cette fin.

Avec le recul, ce n'est pas plus mal. C'est aussi à ça que servent les personnes qu'on aime non ? C'est toujours trop facile de partager le meilleur, de n'être là que dans les bons moments. Des fois les relations se renforcent lorsqu'il y a tempête. C'est une épreuve qu'on passe avec plus ou moins de succès. La support system c'est pour ça aussi. Mais chacun fait son bout de chemin, chacun suit sa route et nos habitudes aussi changent.

Aujourd'hui, j'ai toujours une grande part de mélancolie en moi, ça fait partie intégrante de moi, mais je ne suis plus une personne mélancolique. 2016 a enterré la D mélancolique. Du coup en bientôt un an, je compte sur les doigts de ma main le nombre de fois où j'ai eu des crises de larmes comme par le passé. Je ne suis pas plus forte, je suis plus positive. Ma vie n'est pas plus belle, j'ai de meilleurs yeux. Et par dessus tout, je suis, par choix, plus seule. Et c'est ce dernier choix qui explique en grande partie l'absence de larmes.

Comme Rita, c'est facile de se laisser aller dans les bras de Pedro, parce que lui, il sera toujours là. Cette douce certitude à elle seule constitue le réconfort nécessaire. Moi, je n'ai pas (plus) un placard pleins d'épaules sur lesquelles me reposer quand je suis triste. J'ai juste, et par dessous tout moi. C'est pourquoi je ne pleure plus seule. Je ne peux pas me le permettre, je n'ai pas la force nécessaire pour me ramasser, après m'être mis dans tous mes états.

Non je ne pleure plus.
Et tant mieux.
J'y vois plus clair.
Je pense.

D.

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