17.11.16

Leur remise de diplômes

Cet article devait s'appeler Enfin. ou Graduation Day. ou n'importe quoi qui marque l'accomplissement. Pourtant en ce jour, jour de remise de diplôme de ma promotion, je n'y suis pas. Pourtant j'avais tout prévu. J'avais prévu que je m'absenterais du travail que j'avais déjà trouvé. Je m'étais accordée un budget conséquent pour la recherche de la paire de chaussures. J'avais déjà commandé LA robe à Maison Nouss, pour représenter mon Afrique et mon Cameroun en ce jour spécial.

A présent je me retrouve avec une robe que je ne sais pas quand porter. Mais ce n'est pas grave. Parce qu'oui  j'avais prévu tous les détails insignifiants, j'avais prévu que le Seigneur me soutiendrait comme toujours, mais je n'avais pas prévu que je n'y serais pas, parce que je n'ai aucun diplôme qui m'y attend. Pourtant je suis fière de mon année, pourtant je ne suis pas la plus nulle/dernière de la promo. Pourtant j'ai validé toutes mes matières, toutes sauf une. Qui n'est même pas vraiment une matière.

Je suis là entrain de rédiger ici alors que je devrais être entrain de re-rediger mon mémoire. Ce mémoire qui ne me permet pas de rentrer dans la bonne case. Ce mémoire qui a été jugée "faible". Ce mémoire qui m'éloigne de tous mes rêves en euros. Et j'en avais. J'en ai. Au moins, cette année m'aura permis de savoir quelle est ma valeur en €. Cette année m'aura permis de dire au revoir aux cahiers. Cette année m'aura permis de me mettre aux cours particuliers (avec 7 élèves tous aussi charmants et intelligents les uns que les autres).

Et pourtant j'ai failli oublier que cette journée c'était aujourd'hui. Je m'imaginais triste et déprimée en cette journée et pourtant non. Je m'imaginais honteuse et pourtant non. Il faut savoir bomber le torse quand on réussit, et il importe encore plus de garder la tête haute quand on trébuche, pour ne pas perdre de vue nos objectifs, pour ne pas laisser le doute s'installer, pour simplement continuer d'avancer. J'en parle comme si c'était grave, comme si c'était limite un deuil et pourtant 2016 est à date la plus belle année de ma vie. Je n'en reviens pas de pouvoir être aussi comblée et bénie.

Alors les autres, ont pris de l'avance. Les autres ont pour la plupart les deux pieds dans cette vie d'adulte qu'on avait tous tant rêvé. Les autres pour la plupart sont des jeunes cadres dynamiques, sortant de l'une des meilleures universités du pays. Les autres pour la plupart arboreront ce soir ce grand sourire que je ne peux que deviner. Et je suis heureuse pour eux tous. Je n'aurai rien d'aussi beau, j'aurai juste le bureau de la scolarité, et une signature attestant que j'ai récupéré le précieux papier. Mais au 1er trimestre 2017 je l'aurai (fingers crossed), et je pourrai définitivement penser à autre chose.

D'ici là je ne peux qu'écrire.
Vous écrire.
Et écrire ce que j'espère sera un mémoire impeccable.
Parce qu'en attendant,
Nous sommes le 17 novembre 2016.
Et je ne suis pas diplômée.

D.

1 commentaire:

Hey ! Ne sois pas timide, exprime-toi.