Théâtre de la boule noire
Métro Pigalle. Boulevard de Rochechouart, 18e arrondissement. Voilà la Cigale. Et partageant le même mur que cette salle, voilà que se dresse le théâtre de la boule noire. Comme pour dire qu'en remplissant ce théâtre, la Cigale, et toutes les autres salles mythiques de Paris et du monde sont à portée de main. A portée de main, quand on a un talent aussi gros que ce lui de Locko, ce n'est pas compliqué.
DJ MASTA PREMIER
Les majuscules sont de rigueur. Il a ouvert le show quelque part entre 19h et 20h et le ton était donné. La personne se cachant derrière le nom "Dj Masta Premier" est tellement plus qu'un DJ, mais quand ses doigts touchent les platines, ça frôle la perfection. Ce que j'aime avec lui c'est qu'il a ce "bring cameroonian music to you" qui fait que vous pouvez être branchés de ouf, mais avec ses mix, vous découvrez toujours une pépite de chez nous. Je ne sais pas quoi dire tellement c'est à vivre alors je vais faire simple : le gars nous a mis bien. A un moment, un "ambianceur" est venu accompagné Masta au micro et oui ça a bien fonctionné. Il était temps de passer aux premières parties.
Tom K
Exercice simple : Tapez Tom Kingue sur Youtube et regardez l'étendue de son oeuvre. C'est simple le rappeur originaire de Douala travaille. Les "puristes" du 237 savent qui est Tom K mais il reste peu connu du grand public. Raison pour laquelle je pense qu'il aurait pu choisir des titres plus connus et/ou plus entraînants de son répertoire et/ou délaisser le playback. Dans tous les cas, c'était bien pour un début de spectacle en douceur.
Oh my Fxcking God
Je n'ai pas été attentive à la fin du passage de Tom K parce qu'une fille m'a demandé de lui laisser le passage. (Ah oui j'oublie de vous dire que j'étais placée à l'entrée des coulisses : il y a beaucoupppppp mieux comme positionnement, mais au moins le mur était mon allié.) Donc je regarde cette jeune fille au visage familier, trop familier. A la peau nette, au sourire angélique. Dipanda de nom, Charlotte de Prénom. OMFG !!!!! Charlotte Dipanda là sous mes yeux ! Non pas loin sur la scène de l'Olympia, non pas dans son siège sur The Voice, non là devant moi. Et à mon "Charlotteeeeeeeeeee", elle de répondre, avec une caresse dans mon dos "bonsoir ma puce". Eh ah. On aurait pu en finir avec moi à cet instant. Mes voisines réalisent, veulent une photo, je dégaine mon appareil. Non, Charlotte dit qu'elle va repasser. Sauf que le vigile n'a pas l'air de vouloir la laisser passer. Elle n'a pas de bracelet fluo. Et elle d'attendre, tranquillement. Un autre artiste était sur scène, mais déjà, elle revient vers nous, on n'a qu'à prendre les photos tant qu'à faire. Je prends les photos de mes coeurs, mais je n'en veux pas à cet instant là au milieu de la foule, non, c'est sûr je la recroiserai. Le nombre de flashs, de personnes se ruant vers elle a fait comprendre à l'agent de sécurité qu'elle était quelqu'un qui devait aller dans ces coulisses, et elle s'en alla, comme vous pouvez le devinez, pour le moment.
Non par Mr Leo, lui c'est Leeyo
Ce beau gars, dans son beau costume assurant le show est un autre de nos talents pas assez connus. Pourtant vous devriez connaître les titres A l'aide ou mon préféré Trop bien. Leeyo fait partie de ces étoiles que j'ai découvert il y a deux ans grâce à la plus ndolè des radios et son fameux #B4 . C'était doux, délicat, et le moins que l'on puisse dire c'est que le public, qui le découvrait pour la plupart a validé.
Dans le vif du sujet
Il était temps de passer à l'objet de la soirée, quoique... DJ Masta a encore repris les platines pour nous ambiancer correctement, avant de laisser la place à l'orchestre de Locko. Des jeunes, encore, et mignons. Mon blog n'est pas la place du kongossa, mais il se disait que ce batteur tout jeune (d'après Locko il a moins de 21 ans alors), serait le fils d'un couple illustre issu du groupe Macase. Tout ça pour dire que même dans l'orchestre, il y avait ce gars au talent sanguinaire. Ils étaient 4 (clavier, batterie, guitare, basse) et leur intro était top. Pour introduire quelques minutes plus tard...
Locko !
Il était là, noir de teint, de tenue, au sourire éclatant, et au regard quand même d'après moi un peu mystérieux (je me comprends). En tout cas à part quand j'avais mon appareil en main, ces yeux, je ne les quittais pas, je ne saurais l'expliquer. En me hâtant de prendre ma place pour ce concert la seule certitude que j'avais était que j'avais besoin de ce moment de douceur avec lui. Je dois avouer que des maters se faufilant devant moi juste à l'entrée sur scène de l'artiste m'ont cassé un peu le morale, mais même si je ne bougeais pas, je vivais pleinement le spectacle de l'intérieur.
Je ne saurais vous citer les chansons dans l'ordre mais on a eu droit à Perfect girl, Margo, That Way, Dans mon ré, Encore dans le ndem, Sawa Romance, Ndutu, Yahwé, Supporter. Mais il s'est aussi laissé aller à chantonner sur Le gars là est laid de Minks ou Aveuglé de Hiro entre autres.
Dans les snaps de Sophy Aiida a la boule noire tu vois vraiment que le public EST déchaîné au concert de Locko— Michelle 👱🏽♀️ (@Michelleletop) 4 novembre 2016
J'aime comment il danse, même si je regrette qu'il ne se soit pas complètement lâché. J'ai aimé comment tous les titres interprétés faisaient partie de la même histoire qu'il nous racontait au fil du spectacle. J'ai aimé son humilité face à ses grands. Oui, Singuila et lui sur scène chantant Rossignol, c'était ndolè ! Oui, Charlotte Dipanda se lâchant sur Sawa Romance avec lui, c'était quelque part là-bas en haut, à côté des nuages. Mais au milieu de toutes ces chansons il a pris une pause, faisant place à une autre pépite de la jeunesse camerounaise.
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| (c) Marie Simone Ngane |
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| (c) Marie Simone Ngane |
Brillante tel un rubis
Trop de discours pour elle ça ne sert à rien parce que les sketches ça se raconte moins bien que les shows musicaux. En ces temps pas très drôles pour nous camerounais, on a plus que jamais besoin des médecins de l'âmes, de ces saltimbanques, des comiques. Alors à défaut de réssuciter je suis sûr que Jean-Michel Kankan verrait en Yvonne Akono une digne héritière de l'humour à la camerounaise. Oui Ruby comédienne était sur scène pendant quelques minutes, reprenant notamment son fameux sketch on ne quitte pas une camerounaise. L'aisance, elle a. Le jeu, elle a. La beauté (et les formes), c'est toujours elle. Et ce que j'aime sûrement le plus chez elle : le sens de l'auto-dérision. Je pense que peu de filles pimpantes dans ce dehors pourraient terminer le spectacle sans perruque, avec nattes collées sur la tête. Elle a assuré et elle mérite de briller loin, bien loin au-delà des frontières d'internet.
Oh my Fxcking God part 2
Je vous disais donc que je ne pouvais quitter du regard Locko qui est revenu sur scène après Ruby. Peut-être que j'essayais de percer le mystère de ce Skyzo. Ce gars a quand même réussi à me faire remettre en question ma vie entière lors de sa 2e intereprértation (solo cette fois-ci) de Sawa Romance. Je n'aurais jamais dit que c'est sa plus belle chanson et pourtant ce soir, j'ai oublié tout ce que je pensais avant. L'heure était grave : le gars sawa en face parlait de quelque chose de tellement beau, que je me demandais si ça existait vraiment ou si c'était un conte qu'on transmet de générations en générations, conte nommé romance.
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| (c) Marie Simone Ngane |
Oui il y a deux ans, la lockomotive (la fanbase de Locko voyons) n'était pas aussi importante mais le talent était déjà bien grand. Et je devais être perdue quelque part dans mon enjoyment qu'alors qu'il interprétait Ndutu, je suis persuadée (des témoins dont Sophy Aiida se sont tournés vers moi) que pendant plusieurs secondes, il ME chantait la chanson. Si ça ce n'est pas le ndutu, alors je ne sais pas. Mon coeur a arrêté de battre normalement et il lui a fallu un long moment pour revenir à la normale.
Le concert touchait à sa fin, déjà. J'ai trouvé que c'est passé trop vite, et c'est vrai que j'attendais No more. Mais c'est vrai qu'on ne peut pas en avoir assez de la voix de Locko.
Rassasiée, au chaud, il fallait que je vous raconte tout ça. Je ne saurais boucler mon article ici sans mentionner ne serait-ce qu'une fois Big Dreams Entertainment.
Big Dreams
Je fais partie des chanceux qui ont pu recevoir à l'époque des VN de Locko au piano, freestylant sur à peu près tout et rien. Je jalousais et enviais clairement G. de pouvoir ne serait-ce que côtoyer (manager alors) un talent aussi immense. Et j'étais sur le c*l quand il me disait que tout le monde avait conscience du talent et du potentiel de Locko, sauf ce dernier.
Je rigole en repensant à ces mauvaises langues disant que G., étudiant en France, "faisant le serveur le vendredi soir", bref cette personne là n'était pas la personne qui chuchotait à l'oreille de Locko se trouvant des milliers de kilomètres plus loin. L'auteur du propos est là, vaquant à ses activités quotidiennes, tweetant de manière plus ou moins pertinente tandis que G., Locko et toute la team vivent ce BIG DREAM.
Ça fait plaisir de voir le "big dreams" de @gerviany devenir réalité. On voit comment il s'investit et combien il y croit.— Marie Simone N. (@MamzelMaySi) 4 novembre 2016
Je crois fermement en la jeunesse et à tout ce qu'elle peut accomplir alors j'applaudis des deux mains.
J'applaudis Locko parce qu'il n'a pas tourné le dos à cet incroyable talent qu'est le sien.
J'applaudis Big Dreams Ent parce de leur jeune âge, ils nous font véritablement rêver.
Il aurait fallu que vous viviez cette soirée, pleine d'émotions.
Deb
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