18 juillet 2016
Touchdown Eseka. Il y a 24 heures je fixais désespérément la sortie des bagages. Je ne fus libérée qu’une heure et demie plus tard. Loin des accents du white, loin des accents de la sœur (béti) qui wesh wesh, me voici (déjà) dans la région du centre.
Eseka. Chez les bassas de l’autre côté. Eseka et sa route qui ne se raconte pas. Eseka dans sa douceur. Il y a quelques mois, je regardais C. et ses besoins absolus d’alcool au bord de la route de manière dubitative. Et pourtant c’était qui au bord de la route avec sa boisson ? Moi. Pour féliciter mon ventre de sa patience de deux années, je me suis fait offert le stock de mitumbas de la mater du coin. Mais mon bonheur ne pouvait être complet qu’avec mon Lait concentré sucré nestlé. Ici je vous demande de ne pas juger ce que vous ne connaissez pas.
Le paradis sur terre, c’était un peu hier. Hier et l’impression que ma vie reprenait une vitesse acceptable. Hier et l’impression que les pays bassa constituaient mon berceau. Hier et l’impression qu’un poisson bien braisé, qu’un mitumba bien cuit, qu’une boite de lait concentré bien percée et qu’un jus des brasseries bien frais, suffisent à tout arranger.
A l’heure où j’écris ces lignes, La défense is on my mind. Je me dis qu’à cette heure, ma chef doit déjà être au bureau. Pourquoi penser au travail pendant ces vacances ? Parce que j’estime que dissocier les deux n’est pas obligatoire. Je suis tout de même dans ma bulle à Eseka. Apparemment j’invente des moustiques qui n’existent pas. Apparemment j’ai des vêtements douteux (rien de bien nouveau alors) Et pourtant, je ne perds pas le Nord. Quand Pasto me demande si je serai chargée de clientèle, ou chef d’agence, je lui réponds « loin, je serai bien plus loin ». Parce que si Eseka c’est la ville du Cameroun qui me renverra des souvenirs toujours aussi mitigés, Eseka fait partie de mon histoire non choisie, alors que demain… Hum !
Vous savez ce gars qui a tous les défauts de la terre, que tout le monde pointe du doigt (qu’ils le connaissent de près ou de loin), et qu’on ne peut s’empêcher malgré tout d’aimer avec la conviction que notre dernier battement sera pour lui ? Bah je vis une histoire similaire. En regardant le moindre bout de cette végétation équatoriale, j’ai la conviction que je ne pourrai jamais aimer aucune terre bretonne, aucun grain de sable des caraïbes, comme j’aime cette brousse jamais défrichée. C’est ça l’amour, ça ne s’explique pas.
Deb
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