9.9.14

Il y a les journalistes et Olivier Ndzana

Récemment, je n'ai pas porté les journalistes dans mon cœur. De toute façon j'ai toujours beaucoup de choses à leur reprocher alors... Lorsque j'étais dans l'Ouest du Cameroun avec ma tata le mois dernier, on a eu un échange assez intéressant. Un groupe pensait que ça ne servait à rien de mêler les journalistes à des événements pourtant humanitaires parce que ceux-ci demandaient toujours beaucoup d'argent pour relayer l'information alors que cet argent pourrait servir à faire plus d’œuvres sociales. Les journalistes eux de leur côté estimaient que certains de leurs confrères abusaient en effet souvent, mais que l'argent qu'ils demandaient était des fois pour couvrir leur voyage. En effet, quand ils ne sont pas envoyés par leur organe de presse, ils n'ont pas d'argent pour "fonctionner", soit ! Je peux vous garantir que jusqu'à très récemment on avait toujours pas de nouvelles des dits journalistes (ni de leurs articles donc) à qui on avait pourtant donné ce qu'il fallait (en toute transparence) pour couvrir médiatiquement notre déplacement.

Voilà donc pourquoi ces temps-ci je ne suis pas très "pro journalistes". Et pourtant lundi dernier, quand j'ai appris la mort d'Olivier Ndzana, décès survenu le vendredi 29 août à l’hôpital militaire de Douala, je n'ai pas voulu y croire.



Olivier Ndzana, Rédacteur en chef adjoint de la radio catholique de Douala (radio veritas) et présentateur à la télévision Véritas est un monsieur que j'ai rencontré durant le mois de juillet dans le cadre des journées portes ouvertes de l'Association Orchidée Home que j'organisais avec maman. Il avait tout de suite accepté de nous recevoir maman et moi pour qu'on aille parler de l'association qu'il connaissait déjà. En effet l'année dernière déjà il s'était déplacé au centre où il avait interviewé notre psychologue, à l'origine de la création de la première structure de formation des éducateurs spécialisés.

Quand on s'est donc rendu à Radio Veritas le jour convenu pour enregistrer l'émission, on a trouvé un Monsieur Ndzana accueillant, souriant, et surtout très professionnel. Il avait bien préparé son émission, avait cherché des informations partout (même sur le site web pas très actualisé :p ) et avait tout pleins de notes. Il nous a posé des questions auxquelles on ne s'attendait vraiment pas, mais qui permettaient aux auditeurs de resituer bien ce qu'on faisait. Pour ne pas que je sois comme "absente", il m'a souvent fait intervenir, notamment en me faisant parler de mon grand frère. Je me rappelle de ce "ne vous ennuyez pas dans ce studio Mlle B. , on va bientôt venir à vous". Et j'ai adoré cette émission.

Il y a des journalistes, comme ceux de mon introduction, et puis les autres, les vrais, comme Olivier Ndzana.

C'était la toute première fois que j'intervenais dans un média, qui plus est une radio ! Je garderai ce souvenir sûrement toute ma vie.

La semaine d'après Monsieur Ndzana nous a fait venir maman et moi à nouveau pour qu'on passe dans l'émission d'un de ses confrères (émission anglophone, pauvre maman) toujours dans le cadre de notre communication autour des Journées Portes Ouvertes de l'AOH. De l'autre côté de la vitre il m'envoyait des signes d'encouragement. A la fin il m'a rassuré sur mon anglais dont je doutais...

Il a marqué d'autres signes de gentillesse par la suite, et nous appelait systématiquement maman et moi pour nous signaler qu'une rediffusion de notre émission passait à la radio.

Je le revois sur ses deux jambes, apparemment bien portant, et j'ai dû mal à l'imaginer autrement.

Lundi 01/09.
Tata C. : D. , ta maman ne décroche pas le téléphone ? Je la cherche.
Moi : Non tata C. , elle est en réunion au centre, c'est la rentrée. Il y a quelque chose ? 
Tata C. ; Olivier Ndzana est mort...
Moi : Tata NON
Tata C. : Je te dis ma fille. Les pleurs sur Radio Veritas... 

Comme ça. Il est de ces gens qu'on aimerait avoir connu plus longtemps et beaucoup plus tôt.





«Je sais en qui j’espère. Je sais en qui je crois. Etranger sur la terre. Je marche par la croix. Je sais ce qui demeure quand la céleste voix appelle d’heure en heure les Hommes d’ici bas.»

Les voies du Seigneur sont impénétrables...


Heaven couldn't wait for you, so go on, go on ! ♫

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