5.3.16

Ou c’est la malchance


Ou c’est quoi ! En tout cas, ça tombe bien que j’écrive cet article un 11 février, vous comprendrez vite pourquoi.

En parcourant RFI Afrique je suis tombée sur cette information selon laquelle Idriss Déby était candidat pour un cinquième mandat à la tête de la présidence tchadienne.

Et oui ma première pensée a été « c’est la malchance ou c’est quoi ? » M. Déby est à la tête du pouvoir depuis 25 ans. En fait j’ai même envie de pleurer. Voici un autre pays d’Afrique où toute une génération n’a jamais connu qu’un seul dirigeant. Qu’est-ce que ça veut dire ?

Ceux qui me connaissent un peu doivent savoir que je suis à des lieux de prendre le modèle occidental comme référence. Je ne suis pas forcément d’avis que chaque président doit faire 5 ans et laisser sa place. Je ne suis même pas d’avis qu’à partir d’un certain âge on ne doit plus faire grand-chose (Manu Dibango du haut de ses 82 ans est un bon exemple de la "vieillesse" active).

Mais je suis révoltée, outrée et déprimée. Qu’est-ce qui passe par la tête de nos dirigeants quand ils briguent encore et encore et encore un énième mandat ? Pa’a Paulo c’est mon président, déjà parce que mon père est un fonctionnaire à la retraite. Pa’a Paulo c’est aussi mon président parce que la fondation de la première dame soutient la sensibilisation à l’autisme et l’association de maman. Pa’a Paulo c’est mon président également parce que il y a quelques années il a nommé maman Sénateur Suppléant. Enfin Pa’a Paulo c’est mon président parce que de temps à autres, je trouve qu’il est un peu moins mougou que les autres présidents africains dans leurs relations avec la France.

Mais ça n’enlève rien au fait que Pa’a Paulo aurait dû step down depuis. J’aurais voulu que Pa’a Paulo soit plus que ce qu’il est, qu’il montre l’exemple, qu’il aille plus souvent à la rencontre des camerounais, qu’il se soucie vraiment du bas-peuple, qu’il fasse du Cameroun le symbole du tourisme en Afrique parce qu’on est l’Afrique en miniature. J’aurais voulu que Pa’a Paulo fasse tellement de choses et pourtant, rien !

Alors messieurs, quand partirez-vous, je me le demande ! Quand partirez-vous ? Est-ce que l’Afrique peut être autre chose que le continent des conflits armés, des dictatures déguisés, des vieux et collants présidents ? Pourtant on n’avait rien à envier à la démocratie des grecs. Que s’est-il passé ? Quand est-ce que la vie en communauté, la solidarité, la famille se sont substitués à ce goût pour le pouvoir, à cette surdité face aux paroles de la masse ? Quand est-ce qu’on a mal tourné ?

L’année dernière je disais que j’avais foi en la jeunesse camerounaise. Et j’ai toujours foi en elle. Je n’aurais de cesse de croire en mes frères et sœurs. Mais je dois bien avouer qu’on ne pourra jamais s’exprimer pleinement dans un tel contexte. Je dois reconnaître qu’on a un exécutif sourd, et que ça sera compliqué. Je dois reconnaître qu’on peut refaire le monde, et qu’en fait, on va refaire le monde, mais malheureusement, ceux qui nous mettent des bâtons dans les roues sont nos aînés.

Je finis ce texte triste et impuissante. Mais je peux vous confier quelque chose… Mon plus gros souhait à cet instant est d’avoir 10 minutes d’entretiens avec le PRC ou avec Idriss Déby. Et je commencerais mon entretien par un seul mot, une seule question : Pourquoi ?

Dieu bénisse la jeunesse africaine.

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