24.7.14

Mes meilleures années (2) : Libermann

Le collège Libermann : meilleur établissement du Cameroun, tenue la plus fraîche de Douala, 11 février les plus ndolè* de ma vie ! Je pourrais vraiment écrire un livre sur les 4,1 années que j'ai passées à Libermann.

Mais s'il y'a une chose que j'ai gardé de Libermann, ce sont des amis. J'ai tellement aimé mes profs, le bâtiment, les gens, les vendeurs, les cours. Je pense que je pourrais signer pour revivre mon année de 3e1 (la meilleure des meilleurs).

J’écris ce deuxième volet sur le sujet et le titre me fait rigoler ! « Mes meilleures années » alors que je n’ai même pas la majorité dans mon propre pays, il y a vraiment de quoi rire.

Quoiqu’il en soit, me voici, en 6ème, aussi grande que tous les autres c’est-à-dire pas du tout grande. Contrairement à la plupart de mes camarades, j’ai pu entrer à Libermann grâce au 2ème concours… Maman m’avait quand même fait passer des concours dans d’autres établissements de la ville, au cas où. Je me rappelle par exemple du Collège Lauréats, à 5 minutes de la maison, qui n’arrêtait pas d’appeler maman pour leur demander quand j’allais m’inscrire suite à mes bons résultats. Ca me réconfortait un peu et je me disais que si je n’avais pas été assez bonne pour le 1er concours de Libermann, au moins j’avais largement le niveau pour d’autres.

Me voilà donc en 6e2 au collège Libermann, la sixième la plus nase de l’histoire. On s’aimait bien dans la classe, mais on était clairement moins « cool » et « fun » ou alors « intellos » que dans les autres classes. J’y ai rencontré ma plus vieille amie à ce jour et beaucoup d’autres personnes que je recroise de manière souvent assez inattendue. Ensuite je suis passée par les meilleures classes (5e1 , 4e1, 3e1, 2nde C ) : ceci est une affirmation, et non un sujet de discussion.

Je pourrais vous faire des paragraphes entiers sur les fameux « small tchop » de Libermann, reconnus par des générations et des générations de Libermanniens. Je vous dirais bien que j’ai aimé approcher les génies noires, pratiquer le bassa (langue maternelle de maman) à l’oral, à l’écrit et faire des chorégraphies à l’occasion de messes de collège en 6e ou 5e. Je pourrais raconter des heures durant le meilleur et le pire des profs de cet établissement. En tout cas je vous laisse imaginer à quel point ça me faisait plaisir de recevoir une convocation de parents, ou un « mais pourquoi tu n’es pas forte en anglais ? Ta grande sœur avait de très bonnes notes" . Je crois que c’est en composant le BEPC que dans ma génération, on s’est rendu compte qu’en fait, être Libermannien, par rapport aux autres établissements de la place, bah c’était la classe. En même temps on finissait les épreuves avant les autres, c’était comme une balade de santé disons.

Mais aujourd’hui, je vais m’attarder juste sur deux points essentiels de ma scolarité. Le premier point étant le deuil. Nous, la grande famille libermanienne avions plusieurs fois connu le deuil, et c’est arrivé encore après mon départ. Autant quand j’étais à la Roche, je trouvais horrible la mort de cette petite fille, mais ce n’est qu’au collège que j’ai vraiment compris ce qu’était le recueillement.

Le deuxième point que je retiendrais c’est ma « rencontre » avec l’écriture. Dans le cours d’art dramatique, on était amené à rédiger des compositions sur des sujets libres ou imposés, et j’allais souvent chercher l’inspiration dans les anciens cahiers de poème de ma sœur. C’est à ce moment là que j’ai appris à aimer inventer et rédiger.

Mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, vint le moment pour moi d’aller au lycée français. Mais j’ai toujours reconnu que c’était une bonne chose parce que vu le peu d’enthousiasme que je manifestais d’années en années pour l’apprentissage, j’aurais sérieusement bavé en seconde et après à Libermann.

Dominique Savio, je te raconte dans le prochain épisode !

A (re)lire :
Mes meilleures années (1) : La roche

*ndolè : sucré

1 commentaire:

  1. La roche... Puis Libermann... Comme moi...hihihi... Mais pas de Dominique Savio... Plus on vieillit plus on a tendance à se dire que les meilleures années sont derrière nous... Moi mes meilleurs souvenirs de Libermann : le small tchop ! ��

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