Il s’agissait de ce que j’ai alors supposé être un couple, de personnes âgées, admirablement bien vêtus. A l’époque je vivais avec ma Mamy vertavienne (vertavien : gentilé de Vertou), et elle me racontait de nombreuses anecdotes sur la vie à son temps. Pour info, elle avait 90 ans. Donc elle me racontait par exemple qu’à son temps, les gens étaient toujours bien habillés, même si c’était pour rester à la maison, ou juste se balader, contrairement aux tenues négligées qu’on arbore de nos jours sous prétexte des fois « qu’on ne va nulle part ». Alors quand j’ai vu ce couple je n’ai pas pu m’empêcher de penser à la remarque de Mamy en me disant que c’était un couple d’une autre époque, une époque où on s’habillait bien en toutes occasions, quelque soit le rang social, et que même en 2014, ils continuaient de bien s’habiller alors qu’ils étaient simplement en balade dans le centre-ville nantais.
Par ailleurs, à part leur tenue, je fus aussi frapper par eux tout simplement. Je me suis demandée depuis combien d’années ils étaient mariés, mais honnêtement, ça pouvait facilement faire 50 ans. Alors j’étais là, à regarder ce couple , qui s’est connu à une autre époque, qui a surement connu des hauts et des bas, et qui 50 ans plus tard se tenait là debout, bien habillé, l’un à côté de l’autre dans ces rues de l’Ouest.
Comme je disais pour commencer, c’est très banal : un couple qui marche. Et pourtant, c’est une jolie bénédiction. C’est une bénédiction que de rencontrer quelqu’un. C’est une bénédiction que de pouvoir cheminer un petit instant avec cet autre. C’est encore une bénédiction plus grande que de pouvoir cheminer pendant 50 ans, et au vu de la société actuelle, des mœurs actuelles, j’ai bien peur que cet exercice (rester ensemble au fil du temps), déjà compliqué à la base, soit encore plus corsé de nos jours.
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Après tout, ces messieurs se sentent obligés d’avoir le numéro de téléphone de la première jolie mignonne croisée. Finalement, ces dames se pensent obliger de crier au scandale lorsqu’elles se voient refuser quelque chose. Après tout, ces messieurs pensent nécessaire de rappeler qu’ils sont des hommes, au cas où. Et bien sûr ces dames ne manquent pas une occasion de dire que nous sommes au XXIème siècle et que les choses ont changé.
Je grossis le trait, ou pas. Dans tous les cas, nous sommes moins patients, et nous voulons tout, tout de suite. Nous sommes dans une société de consommation ou finalement nous apprécions et savourons moins les choses qu’on possède, on ne se rend pas assez compte de la préciosité des gens qui sont dans nos vies, parce que justement, il y en a un bon nombre de personnes dans nos vies. Vous voyez que prédire où et avec qui on sera dans 50 ans n’est pas l’exercice le plus simple qui soit.
Et pourtant, ce couple, enfin m’inspirait juste l’amour, le vrai, qui ne meurt jamais. Et si je devais prier pour quelque chose, c’est certainement d’être aussi bénie que ces deux-là, pour pouvoir, dans 50 ans, cheminer avec mon amour.
(c) Jean Jacques Rousseau |
Hopefully yours,
Deb.
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